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La Résistance iranienne salue le « boycott » en Iran, Amnesty réclame une enquête sur Raïssi

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Avec l’AFP – La majorité des électeurs iraniens ont évité les élections présidentielles remportées par le chef du pouvoir judiciaire pur et dur Ebrahim Raïssi (Raisi), ont déclaré samedi des groupes d’opposition en exil, saluant le « boycott » comme un coup porté au système théocratique du pays.

Raïssi a remporté 62 pour cent des voix avec environ 90 pour cent des bulletins comptés depuis l’élection de vendredi, ont annoncé les autorités iraniennes. Les chiffres de participation n’ont pas encore été publiés.

Les groupes d’opposition iraniens basés à l’étranger ont appelé au boycott du scrutin, qui a eu lieu après que les rivaux les plus en vue de Raïssi aient été soit disqualifiés lors du contrôle préélectoral, soit se soient retirés.

Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a déclaré que le « boycott national » était le « plus grand coup politique et social » porté au système dirigé par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

« Le boycott a prouvé et montré au monde que le seul vote du peuple iranien est de renverser ce régime médiéval », a-t-elle déclaré, citée par le CNRI.

Le CNRI, dans des accusations soutenues par des groupes de défense des droits humains de premier plan, affirme que Raïssi faisait partie d’une commission de la mort qui a envoyé des milliers d’opposants emprisonnés à la mort en quelques mois à l’été 1988.

La plupart des personnes tuées étaient des partisans de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK) dont l’aile politique est le CNRI.

Le MEK affirme que le taux de participation réel est de 10 % et que les autorités le gonfle en multipliant par cinq dans une « fabrication astronomique », a déclaré le CNRI.

Cette évaluation était basée sur les rapports de 1 200 témoins de 400 villes d’Iran et de plus de 3 500 clips vidéo provenant des bureaux de vote, a-t-il déclaré, sans indiquer comment le chiffre avait ne été calculé ni donner de preuves numériques supplémentaires.

Pour sa part l’ONG Amnesty International a déclaré samedi que Raïssi avait « présidé une spirale de répression contre les droits humains » alors qu’il occupait le poste de chef du pouvoir judiciaire au cours des deux dernières années et devrait faire l’objet d’une enquête pour les meurtres de 1988.

« Qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour les crimes contre l’humanité, meurtre, disparition forcée et torture, est un sombre rappel que l’impunité règne en maître en Iran », a déclaré sa secrétaire générale Agnès Callamard.

Amnesty veut enquêter sur le nouveau président iranien pour «crimes»

L’ONG Amnesty International a dénoncé samedi l’élection à la présidence en Iran de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, affirmant que ce dernier devrait faire l’objet d’une enquête pour «crimes contre l’humanité» et «répression brutale» des droits humains. «Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité, meurtre, disparitions forcées et torture, est un rappel sinistre que l’impunité règne en maître en Iran», a accusé Amnesty dans un communiqué.

L’organisation de défense des droits humains basée à Londres a accusé Ebrahim Raïssi d’avoir été membre d’une «Commission de la mort» à l’origine selon elle des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires dans le secret de milliers d’opposants détenus lorsqu’il servait comme procureur adjoint du tribunal révolutionnaire de Téhéran en 1988. La plupart de ces victimes étaient des membres de l’OMPI. Interrogé en 2018 et en 2020 sur ces exécutions, Ebrahim Raïssi a nié y avoir joué le moindre rôle, mais a rendu «hommage» à l’«ordre» donné selon lui par l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, de procéder à cette épuration.

«Répondre à l’impunité systématique en Iran»

Selon Amnesty, «le sort des victimes et le lieu où se trouvent les cadavres sont à ce jour systématiquement dissimulés par les autorités iraniennes, ce qui correspond (aussi) à des crimes contre l’humanité». Ebrahim Raïssi, a-t-elle encore accusé, a «présidé à une répression brutale des droits humains» durant son mandat de chef de l’Autorité judiciaire ces deux dernières années. La répression a touché des «centaines de dissidents pacifiques, des militants des droits humains et des membres de minorités persécutées qui ont été détenus de manière arbitraire», selon l’ONG.

«Il est également responsable de l’arrestation de milliers de manifestants et de centaines de disparitions forcées après les manifestations de protestation de novembre 2019» réprimées dans le sang, selon la même source. Amnesty a appelé les États membres du Conseil de l’ONU pour les droits humains à prendre des «mesures concrètes pour répondre à l’impunité systématique en Iran».

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