Iran Focus, Téhéran, 2 novembre Depuis le début de la semaine, plus dune demi-douzaine de personnes ont été pendues dans la province de Sistan-va-Baluchestan, dans le sud-est de lIran, où le sentiment anti-gouvernement est important.
Le quotidien semi-officiel Jomhouri Islami a rapporté jeudi que deux « agitateurs » accusés de Mofsed-o-fel-Arz (cest-à-dire corrupteurs de la société, dont le sang peut être versé) ont été pendus dans la capitale de la province, Zahedan.
Les deux hommes, Hadi Daryakesh Naroui et Azizollah Najjarian, ont été pendus en public mercredi.
Daryakesh était accusé denlèvement, meurtre et de diffusion de la peur dans la société, alors que Najjarian était accusé de trafic de drogue.
Mercredi, le quotidien radical a annoncé que six hommes avaient été pendus en public à Zahedan pour avoir « causé des troubles ».
Larticle ajoute que trois « fauteurs de troubles » ont été pendus lundi matin devant une foule de plusieurs milliers de personnes. Ces hommes, Mohsen Sargolzaee, Nader Kaharzehi et Maijd Kaharzehi, étaient accusés denlèvements, de meurtres et de diffusion de la peur dans la société et ont été déclarés Mofsed-o-fel-Arz.
Le même article a affirmé que trois autres hommes, Behzad Naroui, Mohammad Amin Hormozi et Abdollah Sheikh Hassani, ont été pendus en public lundi après-midi à Zahedan.
Ils étaient accusés dêtre des « Mohareb », terme religieux décrivant une personne qui mène une guerre contre Dieu. Un tribunal islamique les a condamnés pour avoir tué trois agents des Forces de Sécurité de lEtat iranien, la police paramilitaire, davoir attaqué des avant-postes de sécurité et davoir perpétré un attentat à la bombe à Zahedan.
Ces trois hommes étaient également accusés de faire partie dun groupe armé baloutche se faisant appeler Jondollah.
En mars, ce groupe a revendiqué une attaque armée contre un convoi du gouvernement dans la province de Sistan-va-Baluchestan, qui a fait vingt-deux morts parmi des officiels du gouvernement et des provinces et au moins sept blessés, dont le gouverneur de la province de Zahedan.
En avril, les médias dEtat iraniens ont rapporté que les forces de sécurité avaient tué le leader du groupe, Abdolmalek Reigi, ainsi que 11 de ses membres à la frontière avec lAfghanistan.
Cette annonce sest avérée fausse après lapparition ultérieure de Reigi à la télévision sur une chaîne satellite en arabe, niant ces rumeurs.
Le groupe affirme ne pas prendre les civils pour cibles.
Sistan-va-Baluchestan est la scène dactivités anti-gouvernementales depuis 2005.
Ces derniers mois, les autorités iraniennes ont accéléré les exécutions dans cette province en proie aux troubles, ce quun grand nombre de Baloutches considèrent comme une réponse à la série dattentats perpétrés par des dissidents contre des membres du gouvernement et des hauts responsables de la sécurité.