Reuters, 22 septembre – De nouvelles sanctions internationales n’empêcheront pas l’Iran de poursuivre son programme nucléaire, a réaffirmé samedi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et l’Allemagne ont annoncé avoir eu vendredi des discussions « sérieuses et constructives » en vue d’un troisième train de sanctions pour condamner la poursuite du programme iranien d’enrichissement d’uranium, mais n’ont pas renoncé à négocier avec Téhéran.
« Ils se trompent, ceux qui pensent arrêter les progrès de la nation iranienne en utilisant des moyens aussi dépassés que la guerre psychologique et les sanctions économiques », a lancé Ahmadinejad lors d’un défilé militaire à Téhéran, à l’occasion de l’anniversaire du début de la guerre Iran-Irak de 1980-1988, rapporte l’agence de presse Irna.
Le président iranien a par ailleurs exhorté une nouvelle fois les forces américaines et leurs alliés à quitter l’Irak. « Les nations de la région n’ont pas besoin de cette présence étrangère », a-t-il dit.
Ahmadinejad a présidé une grande parade militaire près du mausolée de l’ayattolah Khomeini, le fondateur de la République islamique, dans le sud de Téhéran.
L’Iran a présenté à cette occasion le missile Shahab-3, qui aurait une portée de 2.000 km et serait donc capable d’atteindre Israël et les bases américaines dans le Golfe.
VERS UNE TROISIEME SERIE DE SANCTIONS ?
Aux Etats-Unis, les six – Etats-Unis, Chine, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne – « ont eu une discussion détaillée sur les composantes d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que sur la possibilité de poursuivre le dialogue avec l’Iran », a déclaré Nicholas Burns, secrétaire d’Etat adjoint américain.
« Ils ont réaffirmé leur engagement à entretenir une double approche des activités nucléaires iraniennes », a-t-il ajouté.
France et Grande-Bretagne se sont prononcées sans ambiguïté en faveur des nouvelles sanctions prônées par les Etats-Unis, tandis que la Chine et la Russie s’y opposent.
Le Conseil de sécurité a infligé le 23 décembre 2006 un premier train de sanctions commerciales à l’Iran. Un deuxième, gelant les avoirs de 28 entreprises et individus, a été adopté le 24 mars dernier.
La troisième résolution à l’étude prône de nouvelles sanctions financières et le contrôle des marchandises entrant et sortant d’Iran, pour faire obstacle au trafic de matériel à usage nucléaire, a-t-on appris de sources diplomatiques.
« Il est important de noter que nous avons fixé une voie diplomatique qui comprend des négociations comme méthode privilégiée pour régler ce problème », a souligné la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, lors d’une conférence de presse avec son homologue français Bernard Kouchner, qui, après avoir évoqué dimanche le risque d’un conflit ouvert avec l’Iran, a nuancé ses propos ces derniers jours.
« Si l’Iran ne reprend pas le chemin des négociations, nous chercherons à obtenir de nouvelles résolutions au Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-elle ajouté.
« Nous pouvons espérer qu’il y aura une troisième résolution pour renforcer les sanctions, qui jusqu’à présent n’ont pas été très efficaces », a quant à lui déclaré Kouchner.