IranDroits de l'hommeNouveau procès ordonné pour l'homicide de l'Irano-canadienne Zahra Kazemi

Nouveau procès ordonné pour l’homicide de l’Irano-canadienne Zahra Kazemi

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AFP, Téhéran, 27 novembre – La Cour suprême iranienne a ordonné un nouveau procès dans l’affaire de la mort en détention de la photographe irano-canadienne Zahra Kazemi en 2003, a indiqué mardi la justice iranienne.

« L’affaire a été renvoyée devant un tribunal compétent, qui va enquêter et rendre une décision finale », a dit à la presse Alireza Jamshidi, porte-parole du pouvoir judiciaire.

Zahra Kazemi, 54 ans, arrêtée fin juin 2003 alors qu’elle prenait des photos devant la prison d’Evine à Téhéran, avait été violemment battue lors de sa détention. Elle est morte le 10 juillet 2003.

Un simple tribunal, et non une cour criminelle, avait initialement acquitté le seul accusé dans ce décès, un agent du ministère des Renseignements, ce qu’avait confirmé la cour d’appel de Téhéran, tout en ordonnant une nouvelle enquête.

La Cour suprême a décidé que « le tribunal (de première instance) ayant traité l’affaire n’avait pas compétence pour le faire », selon M. Jamshidi.

Cette décision donne raison à l’équipe d’avocats de la famille Kazemi, emmenée par la lauréate du Prix Nobel de la paix 2003 Shirin Ebadi, qui avait toujours considéré la mort de la photographe comme un « meurtre intentionnel ».

Le principal avocat de la famille, Mohammad Ali Dadkha, a rappelé à l’AFP mardi que « nous avions toujours dit que la mort de Zahra Kazemi était un meurtre intentionnel ».

Il a précisé que cette affaire devait être traitée par une cour comprenant au moins cinq juges alors que le premier procès s’était tenu devant un simple tribunal de Téhéran avec un seul juge. Ce dernier avait acquitté l’unique accusé des charges de meurtre notamment pour « manque de preuves ».

Les avocats avaient dénoncé des irrégularités dans l’enquête conduite après le décès et demandé à la Cour suprême un nouveau procès.

La Cour avait commencé l’examen de ce recours en juillet.

L’ancien gouvernement réformateur au pouvoir en Iran en 2003 avait reconnu que Mme Kazemi avait été battue avec violence en détention, mais la justice avait maintenu dans un premier temps qu’elle était morte lorsque sa tête avait heurté un objet dur lors d’une chute.

En novembre 2005, la cour d’appel de Téhéran avait acquitté l’agent des renseignements Mohammad Reza Aghdam Ahmadi et ordonné un réexamen des faits en raison de certains manquements à l’enquête.

Les avocats de la famille Kazemi ont tenté jusqu’ici en vain d’obtenir l’inculpation d’un responsable du ministère de la Justice, Mohammed Bakhshi, qu’ils présentent comme le véritable meurtrier.

Ils ont également mis en cause la possible responsabilité de Saïd Mortazavi, le procureur le plus intransigeant de Téhéran, que Mme Ebadi a accusé d’avoir été présent quand le coup fatal a été porté.

Selon Me Dadkhah, la justice « devrait maintenant interroger les personnes que nous avons accusées et les témoins » et les « rapports médicaux de l’époque doivent être étudiés ».

L’affaire, qui a connu de multiples rebondissements, avait causé des tensions entre l’Iran et le Canada.

L’Iran a refusé la demande canadienne d’exhumation du corps de Mme Kazemi pour une nouvelle autopsie, alors que les avocats de la famille avaient fait état de tortures à son encontre.

Téhéran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, a demandé au Canada et à la communauté internationale de s’abstenir de toute ingérence dans ses affaires intérieures.

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