CISL En Ligne, Bruxelles, le 24 janvier – La CISL a protesté contre le second procès à huis clos à avoir lieu dans le cadre de la procédure judiciaire intentée à l’encontre de sept dirigeants syndicaux indépendants iraniens. Les sept syndicalistes avaient été accusés d’ « organisation d’assemblée illégale» suite à leur arrestation en pleine fête du Premier Mai 2004 dans la localité de Saqez, province du Kurdistan, en Iran.
Selon la CISL, ce n’est pas le fruit du hasard si le procès initial contre M. Borhan Divangar a eu lieu le 25 décembre au Tribunal révolutionnaire de Saqez, ni que les audiences, initialement prévues le même jour, ont été renvoyées à des dates différentes. Ces changements de dernière minute compliquent l’assistance d’observateurs internationaux aux procès. M. Mohsen Hakimi a comparu le 16 janvier, alors que les procès contre Mahmoud Salehi, Mohammad Abdipour et Jalal Hosseini sont prévus les 1, 6 et 14 février respectivement. La comparution de M. Esmaeel Khodkam, prévue le 11 janvier, a été reportée.
La CISL à, en maintes occasions, tenté d’obtenir des visas d’entrée pour que des observateurs internationaux puissent assister aux audiences, mais en vain. Pendant ce temps, le gouvernement iranien a autorisé la tenue des deux premiers procès. Selon la CISL, les audiences se sont déroulées en l’absence de garantie suffisante du respect du droit.
D’après les sources de la CISL, Borhan Divangar n’a même pas eu la possibilité de présenter un exposé final de défense au cours de son procès. Les défendeurs affirment en outre que les preuves utilisées à leur encontre ont été fabriquées de toutes pièces par les autorités.
Dans sa lettre adressée au président iranien Khatami, Guy Ryder a réitéré l’appel lancé par la CISL le 29 décembre 2004, qui demandait au gouvernement de mettre un terme aux procès ou, tout au moins, de garantir des procès équitables et de permettre à des observateurs internationaux de surveiller les procédures. Il a précisé que la CISL surveillait de près plusieurs autres causes impliquant des violations des droits syndicaux en Iran. Il n’y a pas plus de trois semaines, la CISL a protesté contre le harcèlement et l’intimidation de représentants élus de travailleurs au cours d’une grève à l’usine textile Kurdistan, à Sanandaj. Les travailleurs auraient a priori réussi à contraindre la direction à souscrire une convention qui satisfaisait à leurs revendications. Cependant, peu de temps après, la CISL devait apprendre que les négociations avaient été menées en présence d’agents du ministère des Renseignements.
Appuyant les actions de la CISL, John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), a évoqué la situation des travailleurs iraniens à la Commission européenne, le 12 janvier, à l’occasion de la reprise des négociations avec l’Iran dans le cadre de l’Accord de commerce et de coopération (ACC). M. Monks a demandé instamment que le respect par Téhéran des normes du travail en cause pèse dans la balance des négociations. Il s’est dit encouragé par la déclaration de la Commission, datée du 11 janvier, qui stipule qu’un approfondissent des relations économiques et commerciales avec l’Iran doit s’accompagner, simultanément, du développement d’un dialogue à l’échelon politique. La Commission a également été appelée à intervenir auprès du gouvernement iranien pour faciliter l’émission de visas d’entrée pour les observateurs internationaux devant assister aux procès de Saqez.
La CISL s’est dite préoccupée par les nombreux rapports d’incidents liés au mécontentement ouvrier et à la répression en Iran. Elle a rappelé qu’une année venait de s’écouler depuis l’incident tragique qui a coûté la vie à plusieurs travailleurs au cours d’une grève dans le village de Khatoonabad, dans la province du Kerman. La CISL a déposé une plainte pour atteintes aux droits syndicaux contre le gouvernement iranien auprès du Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du travail.
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