AFP, 12 novembre 2008 – La justice iranienne a confirmé en appel la peine de cinq ans de prison infligée au journaliste et écrivain Youssef Azizi Bani-Torof pour complot contre la sécurité, a déclaré mercredi à l’AFP son avocat Saleh Nikbakht.
"Mon client a été condamné à une peine maximale de cinq ans de prison pour complot contre la sécurité intérieure par le tribunal révolutionnaire" de Téhéran, a déclaré Me Nikbakht.
"Je vais faire appel de cette décision" auprès d’instances supérieures, a-t-il ajouté, en mentionnant une commission créée pour revoir les décisions des tribunaux par le chef du pouvoir judiciaire, l’ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi.
Agé de 58 ans, M. Azizi Bani-Torof, qui est d’origine arabe, est membre de l’Association des journalistes mais aussi membre de la direction de l’Association des écrivains, une organisation non reconnue par le pouvoir.
Il avait été arrêté il y a trois ans à la suite de manifestations violentes contre le pouvoir à Ahvaz, chef-lieu de la province du Khouzistan, située à la frontière irakienne et où vit une forte minorité arabe.
Une lettre attribuée à l’ancien vice-président iranien Mohammad Ali Abtahi, affirmant qu’il fallait changer la composition ethnique de cette province, avait provoqué ces manifestation. M. Abtahi avait affirmé qu’il s’agissait d’une lettre fabriquée de toute pièce.
La justice accuse M. Azizi Bani-Torof d’avoir fait un discours pour provoquer ces manifestations.
A l’époque, il avait été arrêté et détenu pendant cinquante jours avant d’être relâché sous caution.
La province du Khouzistan a connu ces dernières années des manifestations et des attentats meurtriers menés par des groupes séparatistes sunnites arabes.