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L’Iran stoppe le tournage d’un film d’un réalisateur soutenant des opposants

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AFP : Le ministère iranien de la Culture a retiré son visa à un film en cours de tournage d’Asghar Farhadi, réalisateur de réputation internationale qui avait défendu des artistes et cinéastes critiques à l’égard du pouvoir, a rapporté dimanche le quotidien modéré Shargh.

Lors de la cérémonie annuelle de la Maison du cinéma, le 17 septembre, M. Farhadi avait dit espérer que la situation allait « changer » et que des metteurs en scène proches de l’opposition, comme Jafar Panahi, qui a passé trois mois en prison, ou Mohsen Makhmalbaf, exilé à l’étranger, puissent travailler librement en Iran.

Le vice-ministre de la Culture, Javad Shamaqdari, a indiqué que la licence du film « Nader divorce de Shirin » de M. Farhadi avait été retirée en raison de ses « déclarations pas très intéressantes lors de la cérémonie » du 17 septembre.

« Nous lui avons donné une semaine pour corriger ses déclarations mais il ne l’a pas fait », a-t-il ajouté.

Aucun film ne peut être tourné en Iran sans visa du ministère de la Culture, ni distribué sans autorisation de cette administration.

Agé de 37 ans, M. Farhadi a obtenu en 2009 le prix du meilleur metteur en scène au festival de Berlin pour son film « A propos d’Elly », exploration sans concession des conventions culturelles et morales de la société iranienne. « A propos d’Elly » a également remporté six prix à la cérémonie annuelle de la Maison du cinéma, qui regroupe les professionnels du métier.

Le premier rôle y est tenu par Golshifteh Farahani, jeune comédienne qui provoqué la colère des conservateurs du régime pour ne pas avoir porté le foulard islamique, obligatoire en Iran, lors de la première aux Etats-Unis du film hollywoodien « Body of Lies » dans lequel elle avait joué. La jeune actrice de 27 ans s’est exilée en France il y a deux ans.

« J’espère que l’année prochaine, Golshifteh (…) et Makhmalbaf pourront revenir en Iran. J’espère que Jafar Panahi pourra tourner des films. J’espère que l’année prochaine ne sera pas comme ces années passées », avait déclaré M. Farhadi le 17 septembre.

De nombreux metteurs en scène, écrivains et artistes ont dénoncé l’accroissement de la censure depuis l’arrivée au pouvoir du président Mahmoud Ahmadinejad en 2005, et ont soutenu le candidat de l’opposition Mir Hossein Moussavi lors de la présidentielle de juin 2009.

Le célèbre metteur en scène iranien Jafar Panahi a passé plus de trois mois en prison cette année pour avoir tenté de faire un film sur le mouvement de protestation de l’opposition après la réélection controversée du président Ahmadinejad.

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