AFP: Des cinéastes bosniens, parmi lesquels l’Oscar Danis Tanovic, ont accueilli mercredi avec « consternation » la nouvelle de la condamnation de leurs confrères iraniens Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, reconnus coupables de « propagande contre le régime » de Téhéran.
« Des peines de prison (infligées aux deux réalisateurs) et l’interdiction de faire des films sont des actes non civilisés, dirigés contre l’humanité, l’art, la liberté de création et de parole », ont affirmé ces cinéastes dans un communiqué cité par l’agence Fena.
« Les condamnations prononcées contre nos collègues sont les condamnations prononcées contres nous tous, artistes du monde entier », ajoutent-ils en réclamant une libération « immédiate » de leurs confrères.
Agé de 50 ans, Jafar Panahi, l’un des cinéastes de la « nouvelle vague » iranienne les plus connus à l’étranger, a été condamné lundi à six ans de prison pour « participation à des rassemblements » et pour « propagande contre le régime » iranien.
Il est également frappé d’une interdiction de réaliser des films, d’écrire des scénarios, de voyager à l’étranger ou de donner des interviews à des médias locaux ou étrangers pendant les 20 prochaines années, selon son avocate Farideh Gheirat.
Un autre jeune réalisateur, Mohammad Rasoulof, qui travaillait sur un film avec M. Panahi, s’est aussi vu infliger six ans de prison, pour des faits similaires.
La direction du Festival du film de Sarajevo, la plus importante manifestation cinématographique régionale, a également « fermement protesté » contre la condamnation des deux réalisateurs iraniens.
« Des dégâts incommensurables ont été faits (avec cette condamnation), non seulement dans la cinématographie iranienne, mais aussi mondiale, qui a été ainsi spoliée des chefs-d’oeuvre de ce maître du cinéma unique », lit-on dans un communiqué.
La condamnation des deux cinéastes a également suscité la protestation du monde du cinéma et des intellectuels français.