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Iran: les internautes plus préoccupés par la censure que par les sanctions

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AFP: La récente décision de Google de rendre trois de ses principaux services accessibles en Iran est passée inaperçue auprès des internautes iraniens, plus préoccupés par les moyens de contourner la censure du pouvoir sur Internet que par des sanctions américaines demeurées virtuelles.

Fin janvier, le géant internet a annoncé que les internautes iraniens auraient désormais accès à trois programmes destinés à favoriser leurs communications –Google Earth, Picasa et Chrome– jusqu’alors interdits de chargement en Iran en application des sanctions américaines contre Téhéran.

Mais pour les Iraniens, c’est le blocage de milliers de sites étrangers par les autorités qui constitue le principal problème, et non l’accès aux logiciels américains les plus avancés, disponibles partout à Téhéran en dépit des sanctions.

« L’annonce de Google n’a eu aucun effet », affirme Hamid Reza, qui tient un magasin au coeur du Bazar Reza, le très fréquenté centre commercial informatique de Téhéran où l’on peut trouver tous les produit les plus récents.

« Personne ne connaît Picasa (un organiseur d’image en ligne) et Chrome (un navigateur) n’a jamais été populaire ici », explique-t-il. « Google Earth est plus couru, mais il est généralement utilisé hors connexion », ajoute le propriétaire de ce magasin qui vend, comme ses voisins, les principaux logiciels américains piratés en l’absence de toute reconnaissance des copyrights internationaux par l’Iran.

La République islamique, avec quelque 32 millions d’internautes pour 74 millions d’habitants, est le pays du Moyen-Orient le plus branché sur le web.

Les autorités ont toutefois multiplié les restrictions depuis les grandes manifestations anti-gouvernementale de 2009, dans lesquelles les réseaux sociaux comme Facebook ou des plate-formes vidéo comme YouTube ont joué un rôle important pour mobiliser les manifestants et diffuser les images d’une répression qui a fait plusieurs dizaines de morts.

Le pouvoir iranien a bloqué des milliers de sites web, notamment pornographiques, politiques ou d’information, accusés de jouer un rôle « destructeur et immoral ». Il a également réduit les flux internet –parfois quasiment bloqués en période de crise– et a lancé officiellement fin janvier une « cyberpolice » chargée de traquer les « activités illégales » sur la toile.

Mais l’Iran demeure malgré cela « le plus grand consommateur de logiciels du Moyen-Orient », grâce au piratage qui permet des prix défiant toute concurrence, souligne Milad N., un expert en informatique qui requiert l’anonymat.

Il cite à titre d’exemple le logiciel Adobe CS5, proposé à 2.359 dollars sur Amazon.com mais que l’on peut acheter pour 5 dollars à Téhéran.

« L’annonce de Google n’était qu’un simple coup de pub dans sa concurrence avec Facebook, Apple ou Microsoft », dit Milad qui assure que si les logiciels « libérés » par Google avaient été populaires, les Iraniens se les seraient déjà procurés d’une manière ou d’une autre, sanctions ou pas sanctions.

Les sanctions américaines ne touchent pas davantage les matériels informatiques, dont les modèles les plus récents et les plus sophistiqués sont disponibles en masse à Téhéran.

L’iPad d’Apple, dont l’exportation en Iran est interdite par Washington, était disponible dans les magasins de la capitale iranienne moins d’un mois après son lancement en avril 2010 aux Etats-Unis, à un prix à peine supérieur.

« Il suffit de regarder autour de soi pour voir que le secteur de l’informatique n’a pas été sérieusement touché par les sanctions », affirme Milad. « Le problème principal des internautes est le blocage des sites et la lenteur pénible de l’internet », souligne-t-il. « Le défi est de trouver comment contourner filtrage et censure » du gouvernement.

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