AFP: Le Parlement iranien dominé par les conservateurs veut imposer un code vestimentaire plus « islamique » aux femmes journalistes couvrant l’actualité parlementaire, a affirmé samedi une députée conservatrice à l’agence ILNA.
« Certaines femmes journalistes ne sont pas habillées de façon appropriées à l’atmosphère du Parlement », a expliqué Fatemeh Rahbar.
« Il a été envisagé de préparer des vêtements (pour les visiteuses) respectant le code islamique tout en tenant compte du goût des journalistes », a ajouté Mme Rahbar sans donner davantage de détails.
Selon un code vestimentaire « islamique » en vigueur depuis la révolution de 1979 en Iran, les femmes, quelle que soit leur religion ou leur nationalité, doivent en principe porter un foulard dissimulant leur cheveux ainsi qu’un vêtement ample masquant leurs formes et ne laissant pas voir la peau en dehors des mains.
Ces règles sont cependant rarement respectées strictement dans les grandes villes, notamment parmi les jeunes ou dans les couches aisées et éduquées de la population.
Les autorités lancent régulièrement des campagnes d’arrestation de femmes « mal voilées » montrant trop de cheveux ou de peau, qui sont passibles d’une amende ou même dans certains cas de peines de fouet ou de prison.
Les sept femmes siégeant au Parlement, toutes conservatrices, portent généralement le tchador noir -une ample cape les enveloppant totalement– mais beaucoup d’employées ou de visiteuses se contentent d’un foulard et d’un manteau.
La question du code vestimentaire islamique des femmes est l’un des nombreux points de friction entre la frange ultra-conservatrice du pouvoir, qui défend une vision très stricte, et les courants modérés qui ont une approche plus souple.
En juin, le président Mahmoud Ahmadinejad avait suscité la colère des conservateurs en plaidant publiquement pour une certaine tolérance et contre les arrestations de femmes « mal voilées ».