Avec l’AFP : L’Arabie saoudite et ses alliés sunnites ont rompu ou réduit leurs relations diplomatiques avec l’Iran chiite, aggravant la crise déclenchée par l’exécution d’un dignitaire chiite et faisant redouter l’escalade dans une région déjà en proie à plusieurs guerres.
La France, l’Allemagne et la Turquie ont plaidé pour une désescalade après que Bahreïn et le Soudan ont, comme Ryad, annoncé la rupture de leurs relations avec l’Iran. Quant aux Emirats arabes unis, ils ont rappelé leur ambassadeur à Téhéran et réduit les liens diplomatiques.
La nouvelle crise avait éclaté samedi après l’exécution par Ryad du dignitaire chiite Nimr el-Nimr, critique du pouvoir saoudien, avec 46 autres personnes condamnées pour « terrorisme », dont la majorité pour des attentats attribués au réseau extrémiste sunnite Al-Qaïda.
L’exécution a provoqué une guerre de mots entre Téhéran et Ryad et des manifestations de colère des chiites dans plusieurs pays, dont l’Iran où l’ambassade saoudienne et un consulat ont été attaqués. Lundi soir, le Conseil de sécurité de l’ONU a « condamné le plus fermement possible les attaques » contre les missions diplomatiques saoudiennes en Iran, sans évoquer l’exécution.
L’Arabie saoudite avait annoncé la veille « la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran et exigé le départ sous 48 heures » des diplomates iraniens. Elle a décidé lundi d’interrompre ses liaisons aériennes avec la République islamique.
La Ligue arabe, à la demande de Ryad, va se réunir d’urgence dimanche sur cette crise. La crise diplomatique a même touché le sport, les clubs saoudiens participant à la Ligue des champions d’Asie ayant demandé à jouer contre les clubs iraniens en terrain neutre, et non en Iran.