Heshmat Alavi , Contributeur
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FORBES – Le sortant Hassan Rohani a été sélectionné, non élu, à un deuxième terme comme le président des mollahs en Iran. À 12 h 30, heure locale, des rapports en provenance de l’Iran ont annoncé les résultats quasi-définitifs, prétendant que près de 40 millions personnes avaient mis leurs bulletins de vote dans les urnes, et qu’environ 23 millions d’entre elles avaient voté pour Rohani et 15,5 millions pour son principal adversaire Ebrahim Raisi, un dignitaire religieux connu pour ses étroites relations avec le Guide suprême Alli Khamenei et considéré par beaucoup comme son candidat préféré pour le rôle du président.
Donc alors qu’il s’apprête à démarrer un second mandat, les promesses de Rohani d’améliorer la situation économique et celle des droits de l’homme, seront mises à l’épreuve. Son premier mandat, cependant, a été criblé de nombreuses promesses non tenues, conforme à une tradition des présidents de l’Iran échouant toujours à réaliser les promesses pour lesquelles ils s’étaient engagés avant leur arrivée aux affaires.
Les quatre premières années de la présidence de Rohani ont été surtout marquées par une hausse vertigineuse de nombre d’exécutions – plus de 3 000 pour être exact – et d’une campagne de répression intense, l’augmentation de la pauvreté et de l’injustice sur la scène nationale ; l’intensification des ingérences à l’étranger et l’explosion des budgets militaires et de sécurité aux côtés d’efforts pour faire avancer le programme de missiles balistiques du régime.
Lors de son deuxième mandat, Rohani va très probablement continuer les mêmes politiques et mesures trompeuses visant à obtenir des concessions supplémentaires de l’Occident. Bien entendu, compte tenu du récent changement d’administration à Washington, le régime des mollahs ne devraient pas espérer obtenir les mêmes avantages qu’il avait réussi à assurer au cours des dernières années de la présidence Obama.
L’impact le plus important d’un deuxième mandat de quatre ans de Rohani comme président est le début d’une lutte de pouvoir hautement intensifié et la division et clivages grandissants parmi les factions fidèles au régime. Un tel phénomène aura le potentiel de provoquer une grande explosion de la poudrière qu’est la société iranienne d’aujourd’hui, dans la mesure où la population va réaliser le potentiel qu’offre les failles de plus en plus grandissantes entre les plus hauts dirigeants du régime. Cette accumulation et le renforcement de l’énergie prendra pour cible le régime dans son intégralité conduisant à terme à sa fin.
Cette élection, avec un tel résultat, constitue un échec total pour le régime dans son ensemble, et surtout, une défaite très signifiante pour Khamenei lui-même. La population de l’Iran ayant ignoré dans sa grande majorité cette élection de façade et le boycott national du scrutin est une indication claire de leur désir de changement de régime et la fin de la théocratie des mollahs.
Le vendredi, le régime a eu recours à une tactique connue en recourant à sa base sociale toujours plus rétrécissante, pour construire de longues queues dans un certain nombre de bureaux de vote à Téhéran et dans d’autres grandes villes, et faire précipiter des journalistes étrangers lors des visites guidées de seulement une poignée de ces bureaux pour prouver sa prétention d’un taux élevé de participation.
Source : Forbes