Par Jubin Katiraie
Le gouvernement iranien tente de faire accepter par l’opinion publique iranienne l’accord de 25 ans qu’il a conclu avec la Chine, dont les conditions restent cachées du public et suscitent beaucoup de scepticismes.
L’ancien ambassadeur iranien en Chine, Mehdi Safari, a déclaré dans une interview : « Il y a un groupe de nos compatriotes qui, sciemment ou non, diffusent des informations sans fondement et inexactes. Cela a créé un sentiment d’opposition au sein d’un groupe d’experts au sujet de cette accord. »
« Pékin pensera que si l’opinion publique en Iran s’oppose à une telle coopération, elle n’a pas à se déranger. Il est naturel pour eux d’être critiqués par les médias occidentaux car ils savent que l’Occident est hostile à la Chine alors qu’elle se renforce. Mais la Chine a signé des accords similaires avec divers pays de la région, de l’Arabie saoudite et de l’Irak au Kazakhstan et à la Russie. Pour l’Iran également, il pense être entré dans un jeu gagnant-gagnant avec la Chine. S’il estime qu’il existe une opposition sérieuse parmi les Iraniens, il peut se retirer (de l’accord) » (Eghtesad News, 21 juillet)
Certains des partisans du gouvernement trouvent que le retrait du gouvernement américain de l’accord nucléaire JCPOA est responsable du rapprochement de Téhéran avec le gouvernement chinois, or, le quotidien officiel Etemad affirme une idée qui est l’une des rares vérités reconnue par les autorités.
«L’un des problèmes les plus graves de l’analyse, loin de l’émotion du cyberespace, est la question de savoir si la série de développements qui ont eu lieu autour de l’Iran au cours des trois dernières années et demie a conduit à un virage vers l’Est de l’Iran. ?
« Les développements incluent le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire avec l’Iran, la reprise des sanctions nucléaires, obligeant d’autres pays à se conformer aux sanctions unilatérales américaines et, bien sûr, la faiblesse des pays européens à résister aux ambitions politiques et aux brimades économiques de Donald Trump.
« Si nous considérons la visite du président chinois en Iran en février 2016 comme le début des efforts des deux pays pour parvenir à un document de coopération stratégique global, les preuves sont cohérentes avec cette thèse. On peut dire que la volonté de Téhéran et de Pékin de développer les relations n’a pas été influencée par la frustration suscitée par l’Occident avec le retrait des États-Unis du JCPOA.
« Le président chinois a rencontré son homologue iranien une semaine après la mise en œuvre du JCPOA, et alors que les entreprises européennes étaient en avance sur la Chine et la Russie pour entrer en Iran, il a discuté de la question de l’encadrement des relations. Par conséquent, on peut dire que c’est pendant le JCPOA que Téhéran et Pékin étaient en passe de définir une feuille de route pour les 25 prochaines années de leurs relations.
Pour montrer que l’économie iranienne est indépendante d’autres pays, le quotidien a ajouté : « Aujourd’hui, nos besoins dans certains domaines vitaux sont satisfaits jusqu’à 90% par la Chine. La Chine est le seul pays qui achète encore du pétrole à l’Iran malgré les sanctions. » (Etemad Daily, 21 juillet)
Le quotidien Jahan Sanat a écrit : « L’acceptation extravagante par Pékin d’un accord commercial avec Téhéran doit être vu comme l’utilisation de carte de l’Iran par la chine contre les pressions américaines. » (Jahan Sanat, 20 juillet)