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Washington sans illusion face à une élection iranienne jugée faussée d’avance

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AFP, Téhéran, 11 juin – Avant même que le premier bulletin soit tombé dans l’urne, les Etats-Unis affirment ne pas avoir d’illusions sur l’élection présidentielle iranienne du 17 juin jugée faussée d’avance, et encouragent les Iraniens à se mobiliser pour une démocratie véritable.
« On peut se poser des questions sur une élection où ce sont les mollahs, quelques personnes non-élues, qui prennent les décisions sur qui peut en fait se présenter », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack.
Huit candidats sont en lice pour ce scrutin après avoir été approuvés par le Conseil des gardiens de la constitution, une instance ultra-conservatrice qui a éliminé un millier environ de dossiers de candidature.
Washington et Téhéran ont rompu leurs relations diplomatique en 1980, lors de la révolution islamique. Tandis que les Etats-Unis sont brocardés par le régime iranien comme le « Grand Satan », le président George W. Bush a placé l’Iran dans un « axe du mal » et lui a collé l’étiquette de « poste avancé de la tyrannie ».
Le double mandat du président réformateur sortant Mohammad Khatami, qui ne peut se représenter, marqué par des tirs de barrage systématiques des conservateurs, n’a pas débouché sur un rapprochement avec Washington.
Bien que les relations avec les Etats-Unis tiennent une bonne place dans la campagne électorale iranienne actuelle, Washington ne donne pas de signe visible d’intérêt pour la victoire de l’une ou l’autre faction.
M. Bush a frôlé un appel ouvert au renversement du régime en déclarant en février dernier: « Au peuple iranien, je dis ce soir: vous qui voulez votre propre liberté, l’Amérique est à vos côtés ».
L’Iran se trouve à la croisée de toutes les inquiétudes américaines au Proche-Orient: il est accusé de chercher à se doter de l’arme atomique, de soutenir le terrorisme international et de vouloir saper les efforts de paix israélo-palestiniens.
Puissance pétrolière de premier plan, l’Iran est également un voisin influent de l’Irak et de l’Afghanistan, deux pays où les Américains sont engagés dans des opérations militaires difficiles.
Des responsables américains ont indiqué que Washington s’employait sans faire de bruit depuis l’an dernier à apporter quelque 4,5 millions de dollars d’aide à l’opposition iranienne et à des groupes pro-démocratie hors d’Iran. Washington a également intensifié ses émissions de radio en langue persane vers ce pays.
Trois millions de dollars supplémentaires sont prévus, et les autorités américaines examinent des dizaines de dossiers présentés par divers groupes pour en bénéficier.
Washington veille toutefois à ce que cette assistance ne soit pas liée à des groupes ou personnes à l’intérieur de l’Iran. « Cela reviendrait à ce qu’ils soit qualifiés d’agents du ‘grand satan' », fait valoir Gregg Sullivan, un porte-parole du département d’Etat.
Pour certains spécialistes de politique étrangère comme Michael O’Hanlon, de l’institut Brookings, même les Iraniens favorables aux réformes ne sont pas forcément enthousiastes face aux leçons de démocratie venant de Washington.
« Les électeurs et les citoyens iraniens sont plutôt pro-américains, mais je ne suis pas sûr qu’ils aient besoin de la rhétorique de M. Bush, ni que cela les aide », affirme-t-il.
Malgré le dédain officiel pour ce scrutin, les experts de l’administration américaine suivent de près cette élection.
« Le débat qui fait rage consiste à savoir si, mis à part une ouverture totale du système, il pourrait sortir quelque chose qui pourrait être considéré comme utile » de ce vote, assure un responsable du département d’Etat sous couvert de l’anonymat.
Une possibilité, estime-t-il, serait que la participation soit si faible qu’elle traduise un rejet d’un système jugé irréformable par une large part de la population.

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