Iran Focus, Téhéran, 15 juin Face à lindifférence générale de la population vis-à-vis du scrutin à venir et laccueil chaleureux quelle a réservé à lappel au boycott lancé par le mouvement de lopposition, la théocratie donne signe de vouloir recourir aux bonnes vieilles techniques de gonflette du taux de participation.
Lune dentre elles consiste à baisser le nombre des électeurs inscrits. Il y a quatre jours, le ministre de lIntérieur a fait tomber ce chiffre à 46,7 millions (agence de presse Mehr, 11 juin 2005). Avant les législatives de février 2004, ce même ministère lavait descendu à 46,35 millions. Cela signifie quen seize mois, le nombre délecteurs na augmenté que de 350.000 personnes.
Or, daprès les chiffres officiels, 1,25 million de personnes sajoutent à la population de plus de 16 ans chaque année, signifiant que depuis les élections législatives, le nombre des électeurs a augmenté de 1,7 million.
Lampleur de la fraude qui sannonce est tellement importante que Gholam-Hossein Karbaschi, un proche de Rafsandjani et ancien maire de Téhéran, a déclaré hier : « Nous entendons un peu partout que des forces ont été mobilisées pour se lancer dans des actions illégales et des fraudes. » (IRNA 14 juin 2005)
Les autorités ont également autorisé le vote avec un certificat de naissance ne portant pas de photographie, ouvrant la voie à des votes avec de faux papiers et ceux de personnes décédées. Elles ont aussi autorisé le vote à létranger avec un certificat de naissance et un passeport, de manière à ce quune personne puisse voter deux fois.
Par ailleurs, des informations parviennent sur lintervention massive des pasdarans et de la milice paramilitaire du Bassidj dans ce scrutin. Le guide suprême Ali Khameneï a chargé chacun dentre eux damener dix personnes aux urnes. Le porte-parole du système judiciaire a déclaré la semaine dernière que les Bassidjis nétaient pas considérés comme des militaires et quils pouvaient prendre une part active à la campagne.
Les urnes seront donc pleines. La question est savoir qui lemportera, le pouvoir avec des vrai faux bulletins de vote, ou les électeurs avec du vide.