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Iran – Les candidats à la présidentielle : Ali Akbar Hachemi Rafsandjani

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Iran Focus

AGE : 70 ans

POSTE : Président du Conseil de discernement des intérêts de l’Etat et vice-président de l’Assemblée des Experts

CARRIERE :
Cela fait vingt ans que Ali-Akbar Hachemi Rafsandjani est un des deux hommes les plus puissants de la hiérarchie qui dirige l’Iran, d’abord comme l’un des plus proches confidents de l’ayatollah Khomeiny jusqu’à sa mort en 1989, puis comme le n° 2 du duo qu’il partage avec Khameneï, qui est depuis à la tête de l’Iran.

C’est lorsqu’il était jeune séminariste à Qom, que Rafsandjani, originaire des campagnes désertiques du sud de l’Iran, est devenu un fervent partisan de l’idéologie radicale islamiste de Khomeiny. Avec un penchant pour le business, ce jeune religieux s’est taillé une réputation de magouilleur, cultivant des relations avec tout un éventail de groupes et de personnalités opposés au chah. En 1971, il est arrêté par la police secrète du chah, la SAVAK, et passe quelques mois en prison pour son soutien aux Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), un groupe d’opposition.

Quand les manifestations de masse de la fin des années 1970 signalent la fin de la monarchie, Rafsandjani, un des plus proches lieutenants de Khomeiny, émerge rapidement comme un homme clé. Dans le nouveau régime religieux, il entre au Conseil de la Révolution, et après un bref passage au ministère de l’intérieur, devient président du Majlis (parlement) en 1980. Khomeiny donne à Rafsandjani des pouvoirs bien au-delà de sa position officielle. Il est fait commandant en chef des forces armées, et selon des gens du sérail, aucune décision politique majeure ne s’est prise sans son aval.

Après la mort de Khomeiny en 1989, Rafsandjani devient président pendant deux mandats. Puis il préside le très puissant Conseil de discernement des intérêts de l’Etat, qui joue l’arbitre suprême dans les différends qui opposent le Majlis au Conseil des Gardiens.

Un tribunal à Berlin a lancé un mandat d’arrêt international contre lui, après avoir découvert son rôle clé dans un quartet décidant des assassinats d’opposants iraniens à l’étranger. Le passé de Rafsandjani trempe lourdement dans le terrorisme international. En tant que président, il a personnellement supervisé la plupart des activités du VEVAK, la sinistre police secrète iranienne, et des dizaines d’attaques terroristes à l’étranger ont été menées sous son commandement, y compris l’attentat des Tours Khobar en Arabie saoudite en 1996, qui a tué 19 soldats américains, et l’attentat à la bombe contre le centre de la communauté juive à Buenos Aires en 1994. Plus 80 personnes avaient été tuées.

Rafsandjani est largement considéré comme le père du programme d’armement nucléaire iranien. La phase initiale au début des années 1980 a été menée sous sa supervision, quand il était commandant en chef des forces armées. Sous son mandat présidentiel, Rafsandjani a placé d’énormes ressources à la disposition du complexe militaro-industriel pour le développement du projet de la bombe atomique. Les plus grands progrès, allant de la technologie de l’enrichissement de l’uranium aux méthodes d’extraction du plutonium, ont été faits sous sa direction.

Décrit comme un conservateur pragmatique à l’étranger, Rafsandjani en Iran est mieux connu sous deux traits : le premier étant sa fortune colossale, comparée au champ de ruine économique qu’il a laissé à la fin de ses deux mandats. L’autre trait, c’est sa volonté à recourir à la violence extrême pour écraser l’opposition et son rôle dans les meurtres en série de dissidents qui avaient osé exprimer leur opposition au pouvoir en place. Son rôle dans ces meurtres lui ont valu le surnom de « l’éminence grise » d’après un livre du journaliste emprisonné Akbar Gandji.

Sous son mandat présidentiel, des centaines d’écrivains, de journalistes et d’intellectuels ont été emprisonnés, assassinés, ou ont simplement « disparu ».

Le statut de Rafsandjani, comme une des figures les plus méprisées du régime religieux a brillé en 2000, quand il s’est présenté aux élections législatives à Téhéran et qu’il est arrivé à la trentième place. Dans la multitude de blagues qui existent sur son compte, Rafsandjani a gagné deux autres surnoms, un pour son instinct de survie et sa vulgarité, « le requin », et un autre après son échec électoral, « Aghassi », qui signifie littéralement « Monsieur trente ».

IL L’A DIT :
Rafsandjani sur le terrorisme :
« Si en représailles pour chaque Palestinien tué en Palestine, ils tuaient et exécutaient, hors de Palestine, cinq Américains, Britanniques ou Français, (les Israéliens) ne continueraient pas leurs méfaits.
« Ce n’est pas difficile de tuer des Américains ou des Français. C’est un peu difficile de tuer des (Israéliens). Mais il y a tellement (d’Américains et de Français) dans le monde ».
(Prière du vendredi, 5 mai 1989)

Rafsandjani sur l’armement atomique
« Si un jour… bien sûr c’est très important, si un jour, le monde islamique est aussi équipé d’armes comme celles que possède Israël aujourd’hui, alors la stratégie des impérialistes sera paralysée, parce que l’utilisation d’une seule bombe atomique en Israël détruira tout. Certes, ça ne causera de dégâts qu’au monde musulman. Il n’est pas irrationnel d’envisager cette éventualité. Bien entendu, on peut voir que les Américains surveillent de près la moindre avancée technologique faite par un pays musulman indépendant. Si un pays musulman indépendant pense à acquérir d’autres types d’armes, alors ils feront tout pour l’empêcher de l’acquérir. Eh bien, c’est ce dont le monde entier est en train de parler ces jours-ci. »
(Radio BBC, discours pour la Journée de Qods, 14 décembre 2001)

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