Iran Focus, Téhéran, 21 juillet La bourse de Téhéran a enregistré un nouveau plongeon cette semaine, alors que lincertitude politique sur lavenir des négociations nucléaires avec lEurope et une mainmise croissante des ultraconservateurs sur les postes clés du nouveau gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad continuent à effrayer les investisseurs étrangers.
Lundi, lindice boursier perdait 51,3 points, la plus grosse perte en un seul jour depuis lélection présidentielle, accusant une perte de 1,600 milliard de rials ou 183 millions de dollars.
Le marché na pas encore récupéré du mouvement de panique qui avait entraîné une vente massive après la victoire du camp ultra conservateur le 24 juin. Depuis lors, lindex boursier a perdu en moyenne 43,5 points par jour, soit 1,8 milliards de dollars.
« Les investisseurs et les entrepreneurs sont extrêmement inquiets », disait Mohammad-Mehdi Behkich, professeur duniversité et président de la chambre de commerce irano-italienne. « Le choc psychologique créé par le résultat de lélection présidentielle pourrait avoir des conséquences irréversibles à long terme pour léconomie iranienne. »
Les déclarations des hauts conseillers politiques et économiques dAhmadinejad et des journaux ultras nont fait que renforcer les craintes du marché. Dans un éditorial mardi, le quotidien Kayhan mettait au défi le trio européen France, Allemagne et Grande-Bretagne de déférer le dossier iranien devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
« Rien narrivera au Conseil de sécurité », écrivait le journal ultraconservateur. « La seule chose qui arrivera cest que nous pourrons reprendre ou suspendre nos activités et atteindre rapidement des résultats. Le Conseil de Sécurité nous ouvrira de grandes voies, mais les Européens perdront la seule option dont ils disposent maintenant ».
Les analystes disent que le message populiste dAhmadinejad et ses promesses quotidiennes de campagne sans précédent contre la corruption », mettent à vif les nerfs des milieux daffaires.
« Ils ne savent tout simplement pas ce que ces gars veulent faire », affirme Hossein Mochiri, un financier de Dubaï, dans une interview téléphonique. « Pour paraître aux yeux du public comme ayant fait quelque chose, Ahmadinejad et ses hommes auront besoin de sen prendre à quelquun. Dans limmédiat, les milieux daffaires semblent être un bon terrain de chasse. »
Mochiri nenvisage aucun retour au calme dans les marchés tourmentés avant le milieu de lautomne. Dici là, dit-il, lavenir des négociations nucléaires sera plus clair et lorientation du gouvernement dAhmadinejad sera plus facile à déchiffrer.
« Même les alliés de Rafsandjani au bazar ne dormiront pas tranquilles avant longtemps », a estimé Mochiri.