Iran Focus : 20 octobre Plusieurs membres de la Chambre des Communes britanniques ont vivement critiqué le gouvernement de Tony Blair hier pour ses relations économiques avec l’Iran, alors que l’inquiétude monte sur les violations des droits de l’homme en Iran et son programme nucléaire.
Lincident a eu lieu lors dun débat sur les relations de lUnion européenne avec lIran.
Lancien ministre Win Griffiths, député travailliste de Galles, a qualifié les liens financiers avec Téhéran de contraire à l’éthique.
Il a déclaré que lapproche du gouvernement sur la base dun engagement constructif était dans une impasse, ajoutant « quaprès huit années, il ny avait eu peu de progrès, voire aucun. »
M. Griffiths a également appelé au retrait du principal groupe dopposition iranien, lOrganisation des Moudjahidine du peuple dIran (OMPI) de la liste des organisations terroristes de l’UE.
« Il y a une très forte raison pour que lUnion européenne leur retire cette marque de terrorisme, et ce parce quils ont été reconnus comme des personnes protégées et quils ont dit quils ne sengageraient pas ni ne soutiendraient le terrorisme ni la violence ; ils ont aussi rendu leurs armes », a-t-il dit.
Evoquant le bilan des droits de lhomme en Iran, Sir Sydney Chapman, du parti dopposition conservateur, a dit « quau moins 120 personnes ont été exécutées depuis mars. Il est établi que 120.000 membres de lOMPI ont été exécutés ces 20 dernières années. Il suffit détudier les articles du code pénal iranien pour voir jusquoù va le mépris de ce pays pour les droits de lhomme. »
Le Dr. Rudi Vis, député travailliste de Golders Green, a affirmé que la présence sur la liste du terrorisme de lOMPI était une mauvaise décision de la part du gouvernement britannique, ajoutant : « Je répète ce que jestime comme la principale contribution au débat daujourdhui : la demande aux USA, à lUE et à la Grande-Bretagne de retirer lOMPI de la liste des organisations terroristes internationales. Ce serait un acquis majeur vers la paix dans le monde et quelque chose à laquelle la Grande-Bretagne, lUE et les USA devraient sintéresser. »
Quand le député conservateur Sir Teddy Taylor a exhorté Whitehall à poursuivre sa politique d’engagement , un autre député conservateur, Graham Brady, a rétorqué : « Nous devons cependant reconnaître désormais que cette stratégie dengagement a pratiquement échoué. LIran est revenu sur ses engagements à la communauté internationale et à lAgence internationale de lénergie atomique en continuant à rechercher de la technologie nucléaire qui pourrait le rendre capable de devenir une puissance nucléaire. »
M. Denis MacShane, ministre des affaires européennes, a conclu le débat en disant que « lIran reste une de nos priorités ».
« Je partage lavis quil y a trop de gens en prison en Iran pour avoir fait des déclarations politiques, et trop dexécutions ont eu lieu, y compris celle horrible dune jeune fille de 16 ans », a-t-il ajouté.
Concernant le programme d’armes nucléaires de l’Iran, le ministre a déclaré que « ces deux dernières années, l’Agence internationale de l’Energie atomique a enregistré de graves manquements par lIran pendant 18 ans dans le respect de ses obligations et de sa transparence vis-à-vis de l’agence. Cela a conduit à une préoccupation générale sur les ambitions du programme nucléaire de lIran que les autorités iraniennes clament être entièrement pacifique. Ce nest pas simplement une inquiétude britannique, allemande, française ou américaine; elle est partagée par toute la communauté internationale, comme nous l’avons vu dans les démarches du conseil de gouverneurs de l’AIEA, dont les six dernières résolutions sur l’Iran ont toutes été adoptées par consensus. »
Jeudi, M. MacShane avait appelé lIran à se conformer à la dernière résolution adoptée par le conseil des gouverneurs, appelant lIran à suspendre pleinement et sans condition ses activités denrichissement nucléaire.
« La confiance ne peut être restaurée tant que l’Iran n’acceptera pas de suspendre ses activités du cycle du combustible, y compris tout le travail des centrifugeuses et de la conversion de luranium », a déclaré MacShane lors dune réunion à Londres.