AFP, New York, 28 octobre – Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné vendredi les déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a appelé à « rayer Israël de la carte ».
Les membres du Conseil « condamnent les déclarations à l’encontre d’Israël attribuées à Son Excellence M. Mahmoud Ahmadinejad, président de la République islamique d’Iran », a déclaré à la presse le président du Conseil, l’ambassadeur de Roumanie à l’Onu, Mihnea Motoc.
« Les membres du Conseil soutiennent la déclaration du secrétaire général (Kofi Annan) du 27 octobre selon laquelle, conformément à la Charte des Nations unies, les Etats membres se sont engagés à s’abstenir de la menace ou de l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre Etat », a-t-il ajouté.
L’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Dan Gillerman, a aussitôt exprimé sa satisfaction et remercié le Conseil.
« Israël se félicite de la condamnation par le Conseil de sécurité de ces déclarations scandaleuses qui ne sont pas seulement alarmantes et dangereuses mais qui ont en fait révélé la part d’extrémisme, de fondamentalisme et de folie qui caractérise ce régime (iranien) menaçant pour le monde », a-t-il dit.
« J’espère que cet appel de la communauté internationale ramènera cette direction (iranienne) à la raison », a-t-il encore dit.
Dans un discours à l’occasion d’une conférence intitulée « Le monde sans le sionisme », le président iranien a déclaré mercredi : « Comme l’a dit l’imam (Khomeiny), Israël doit être rayé de la carte ».
Cette déclaration a provoqué une vague d’indignation en Occident.
Israël a demandé l’expulsion de l’Iran des Nations unies et a réclamé vendredi une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.
« Nous pensons que l’Iran, dans son état présent et avec sa direction actuelle, devrait prendre cette condamnation très au sérieux », a ajouté M. Gillerman. « Nous espérons que le message sera entendu à Téhéran ».
Il a critiqué l’Algérie pour avoir été « le dernier obstacle » avant l’adoption du texte par le Conseil. « Je pense qu’au vu de la très forte condamnation internationale qui est allée au-delà de la politique et au-delà des frontières, l’Algérie aurait dû se ranger dans le camp de la raison et de la communauté internationale, plutôt que de défendre l’Iran », a-t-il dit.
« Mais je suis content qu’en fin de compte, même si c’est au prix d’un certain mot ou compromis, l’Algérie s’est jointe aux quatorze autres pays (membres du Conseil) pour approuver » le texte, a-t-il conclu.
La déclaration de deux paragraphes lue par M. Motoc est en effet légèrement différente du texte qui avait été proposé initialement par la mission britannique et distribué à la presse. L’original affirmait, dans chaque paragraphe, que le Conseil condamnait « fermement » les propos du président iranien et soutenait « fermement » la déclaration de M. Annan.