AFP, Berlin, 9 décembre 2005 – L’Allemagne va convoquer l’ambassadeur d’Iran après les sorties anti-israéliennes du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, alors que le Conseil central des juifs en Allemagne a demandé vendredi la rupture des relations diplomatiques entre Berlin et Téhéran.
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué vendredi lors de la conférence de presse régulière du gouvernement que l’ambassadeur serait convoqué pour lui signifier que les propos de M. Ahmadinejad sont « inacceptables ». La date de cette convocation n’a pas été précisée.
Le chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran –l’ambassadeur étant absent– avait déjà été convoqué par le ministère des Affaires étrangères à Berlin après que Mahmoud Ahmadinejad eut déclaré fin octobre qu' »Israël (devait) être rayé de la carte ».
Le président iranien ultraconservateur a récidivé jeudi en proposant à l’Allemagne et l’Autriche d’accueillir l’Etat israélien, qualifié de « tumeur », sur leur sol pour racheter leur responsabilité dans l’Holocauste.
« Des mesures doivent suivre, qui font clairement comprendre à l’équipe dirigeante iranienne que ces déclarations sont contraires au droit international », a déclaré le président du Conseil central des juifs en Allemagne Paul Spiegel, au journal en ligne Netzeitung.
Interrogé pour savoir s’il entendait par cela la rupture des relations diplomatiques entre Berlin et Téhéran, il a dit: « C’est ce que je veux dire ».
Tout en saluant l’attitude de la chancelière allemande Angela Merkel qui a jugé « inacceptables » les propos du président iranien, M. Spiegel a affirmé: « L’indignation seulement ne suffit pas ».
« Il faut se demander si l’on peut vraiment continuer à apporter une aide au développement à ce pays », a proposé le président du Conseil central des juifs.
Le ministère de la Coopération économique et du Développement a répondu indirectement en relevant que l’Allemagne ne finançait plus qu’un seul projet en Iran, la reconstruction d’une école pour jeunes filles à Bam (sud-est), ville ravagée par un tremblement de terre en décembre 2003.
Les Sociétés judéo-chrétiennes allemandes, une fédération de 80 associations de coopération entre juifs et chrétiens, a pour sa part appelé Berlin à prendre des « contre-mesures énergiques », estimant que des protestations ne pouvaient être qu' »un premier pas ».
Les propos de M. Ahmadinejad « sont plus que des dérapages rhétoriques, ce sont l’expression d’une attitude profondément hostile par rapport à l’Etat d’Israël et au peuple juif », a dénoncé cette fédération.