Reuters, Berlin, 29 janvier De Louis Charbonneau La chancelière allemande Angela Merkel a débuté dimanche sa première visite officielle à Israël, où elle doit sexprimer au sujet de ses inquiétudes soulevées par le programme nucléaire de lIran et la victoire du Hamas, groupe militant islamiste, lors des élections palestiniennes.
Durant sa visite de deux jours, Merkel va rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas ainsi quEhud Olmert, Premier ministre israélien par intérim depuis quAriel Sharon a subi une attaque cérébrale sérieuse et a sombré dans le coma le 4 janvier.
Elle doit également rencontrer le président Moshe Katsav et Benjamin Netanyahu, leader du parti Likud qui sera opposé à Olmert lors des prochaines élections législatives en Israël.
Il est prévu que Merkel rencontre Abbas dans la ville de Ramallah, ville côtière de louest du pays. Elle sera le premier chef dÉtat de lUnion Européenne à se rendre sur les territoires palestiniens depuis que le Hamas a remporté les élections la semaine dernière.
Cependant, elle ne rencontrera aucun membre de ce groupe islamiste militant.
« Notre interlocuteur privilégié nest pas le Hamas mais Mahmoud Abbas, le président des territoires palestiniens », a déclaré le porte-parole du gouvernement Ulrich Wilhelm vendredi à la presse.
La charte du Hamas appelle à la destruction de lÉtat hébreu et le groupe a commis pratiquement 60 attentats-suicides en Israël depuis le début du soulèvement palestinien en 2000.
LAllemagne, aux côtés de lUE et des États-Unis, demande au Hamas de renoncer à la violence, de se désarmer et de reconnaître le droit dIsraël dexister. Les dirigeants du Hamas refusent et se disent prêts à former un gouvernement à eux seuls.
Les États-Unis ont déclaré quils réexamineraient leur aide à lAutorité palestinienne si le Hamas entrait au gouvernement et Israël a suggéré quils pourraient suspendre les transferts de revenus douaniers. LUE, le plus important donateur, envisage actuellement ses options.
INQUIETUDES AUTOUR DU NUCLEAIRE
Merkel va également débattre au sujet du programme nucléaire de lIran, dont le président radical Mahmoud Ahmadinejad a réclamé quIsraël soit « rayé de la carte » et a publiquement émis des doutes quant au génocide de six millions de Juifs par les Nazis pendant la seconde Guerre Mondiale.
La dénégation de lholocauste est un crime en Allemagne et Merkel a condamné à plusieurs reprises Ahmadinejad pour ses propos anti-israéliens.
Téhéran persévère dans son programme denrichissement duranium qui serait soi-disant pacifique et utilisé uniquement à des fins de production de combustible pour des centrales nucléaires. LOccident, toutefois, est convaincu que lIran a lintention de produire du combustible duranium enrichi pour le développement darmes nucléaires.
Israël considère le programme nucléaire de lIran comme une « menace existentielle » et a fait allusion à lusage de la force militaire pour empêcher la République Islamique de se procurer la bombe.
Le rabbin Israel Singer, président du Congrès juif mondial, a rencontré Merkel à Berlin la semaine dernière et conseillé vivement à celle-ci de bien faire comprendre que lAllemagne ne tolèrerait pas un Iran armé de la bombe nucléaire.
« Bien que lAllemagne et plusieurs de ses voisins européens nétaient pas préparés à sengager en Irak, quelque chose doit être fait dans le cas de lIran », a écrit Singer dans un article dopinion paru dans le quotidien allemand Sueddeutsche Zeitung la semaine dernière.
LAllemagne, la France et la Grande-Bretagne essaient depuis deux ans et demi de persuader Téhéran dabandonner lenrichissement en échange davantages économiques et politiques mais lIran a toujours refusé.
Les 3E se sont joints à Washington pour demander au Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui a le pouvoir dimposer des sanctions, de se charger de laffaire.