AFP, Téhéran, 25 juin – Un plan de l’Iran prévoyant de cesser les importations d’essence et la rationner n’est pas applicable pour l’instant ont déclaré dimanche deux importants députés, deux jours après l’annonce par le ministre du Pétrole Kazem Vaziri Hamaneh que le rationnement commencerait en septembre.
« Il est improbable que le rationnement de l’essence devienne opérationnel », a déclaré le chef de la commission de l’Energie du parlement, Kamal Daneshyar, cité par l’agence officielle Irna.
Le député a ajouté que la loi du budget de l’année en cour obligeait le gouvernement à rationner l’essence seulement si des mesures avaient été prises pour développer les transports publics et les voitures fonctionnant au gaz.
« La question du rationnement de l’essence n’est pas sérieuse. Si cela se produit, toute la société en souffrira », a déclaré pour sa part Mohammad Khoshchehreh, un important député conservateur, lui-même économiste, selon la télévision d’Etat.
Vendredi, le ministre du Pétrole Kazem Vaziri Hamaneh avait déclaré qu’en absence de budget, les importations d’essence allaient cesser à partir du 23 septembre et que l’essence serait rationnée.
Grce à de grosses subventions, l’essence iranienne est l’une des moins chères du monde, à 800 rials (0,09 USD) pour un litre d’ordinaire et 1.100 rials (0,12 USD) pour le super.
Quatrième producteur du monde, l’Iran consomme chaque jour 72 millions de litres d’essence mais n’en produit que 42 millions, le reste étant importé.
Une explosion du parc automobile et la contrebande d’essence vers les pays voisins de l’Iran où les prix sont beaucoup plus élevés, ont accru le déficit du précieux liquide.
La contrebande d’essence et d’autres produits pétroliers raffinés vers les pays voisins de l’Iran représente 1,1 milliard de dollars par an.
Le déficit avait jusqu’ici été réduit grâce aux importations d’essence.
En février, le Parlement avait réduit à 2,5 milliards un budget de 4 milliards de dollars qu’avait réclamé le gouvernement pour les importations d’essence.
Ce budget a vraisemblablement été dépensé dans la première moitié de l’année iranienne, qui a commencé le 21 mars, en raison de prix plus élevés sur les marchés mondiaux et d’une consommation plus importante.