The Times, 20 septembre De Michael Theodoulou LIran va lancer un appel doffres international pour lexploitation de 24 blocs de pétrole dans les deux prochains mois après avoir réexaminé ses contrats de développement dénergie dans lobjectif de les rendre plus attractifs pour les investisseurs étrangers prudents.
Les nouveaux termes de ces contrats constituent en effet une amélioration, mais les experts disent que la plupart des sociétés étrangères vont certainement hésiter à sengager jusquà ce quil soit définitivement établi que lIran ne souffrira daucune sanction en raison de son programme nucléaire.
La National Iranian Oil Company (NIOC) avait lancé un appel doffres international pour lexploitation et le développement de 16 blocs en 2004. Jusque là, seuls les contrats pour quatre des blocs à terre ont été mis au point.
« Les 12 blocs restants vont être soumis à un appel doffres aux côtés de 12 autres blocs récemment sélectionnés », a déclaré hier Mahmoud Mohaddes, directeur de lexploitation à la NIOC.
Si seulement quatre contrats ont été finalisés, cest en raison non seulement de latmosphère politique fragile entre lIran et lOccident (qui a empiré depuis) mais aussi de la nature des offres. Le dernier de ces quatre contrats, dune valeur de 107 millions de dollars passé avec une société norvégienne, a été signé seulement dimanche dernier.
« Dans un pays autre que lIran, les sociétés feraient la queue et se bagarreraient », a affirmé Gerald Butt, rédacteur en chef de Middle East Economy Survey. « Regardez la Libye. Les sociétés se battent. »
Dordinaire, les contrats en Iran sont basés sur un procédé de rachat, par lequel linvestissement dans le développement dun champ est récompensé par une part de la production pendant une courte période avant que lEtat ne rachète ce champ. Les compagnies étrangères se plaignent souvent que cette période de compensation soit trop courte et sont réticentes à accepter en raison du capital-risque élevé de ces blocs.
Ces clauses de rachat révisées prévoient un engagement plus long des parties contractantes étrangères dans la période de production afin daugmenter le taux de compensation et la qualité de la maintenance.
« Nous cherchons un moyen daugmenter le taux de compensation tout en préservant lautorité du gouvernement sur les réserves pétrolières », avait déclaré M. Mohaddes auparavant, en référence à linterdiction constitutionnelle en Iran pesant sur la détention de ses champs pétroliers par des sociétés étrangères.
Ces nouvelles clauses admettraient la présence de compagnies étrangères pour toute la durée de vie dun champ.
« Même si les nouveaux termes sont beaucoup mieux, un grand nombre de sociétés majeures vont hésiter à faire des investissements aussi importants en Iran tant quelles ne seront pas certaines quil ny aura pas de sanctions internationales », a déclaré M. Butt au Times.
RICHESSE NATIONALE
LIran détient une réserve avérée de 133 milliards de barils de pétrole, soit un dixième du pétrole mondial, mais sa production est en dessous de son potentiel. La production de brut lannée dernière tournait autour de 3,9 millions de barils par jour, moins de 5 pourcent du rendement mondial.
En 1974, lIran a produit 6 millions de barils par jour mais na pas atteint ce niveau depuis la révolution de 1979. Le pays envisage daugmenter la production à 5 millions de barils par jour avant 2010.
La détention du pétrole par des étrangers est interdit en Iran, mais le pays a recours à des contrats de « rachat » avec les investisseurs étrangers ; la compagnie étrangère obtient un rapport fixe et le projet retourne à lIran après quelques années.
LIran détient la deuxième réserve mondiale de gaz, soit 27 trillions de mètres cubes. Le champ de gaz de South Pars est exploité par Total (France), ENI (Italie) et Statoil (Norvège).