AFP, Caracas, 16 novembre – Le président vénézuélien Hugo Chavez entame vendredi une tournée à l’étranger qui le conduira d’abord à Ryad pour le sommet de l’Opep, puis à Téhéran dont il soutient les ambitions nucléaires et à Paris où il présentera l’état de sa médiation sur le dossier des otages des FARC en Colombie.
A quelques jours de son voyage le 17 novembre à Ryad, Hugo Chavez a souhaité que l’Opep aille « au-delà du domaine purement énergétique » et se dote de « visées politiques et géopolitiques ».
A la tête du sixième pays exportateur de brut au monde, et unique membre latino-américain du cartel pétrolier, M. Chavez a proposé une alliance en vue de consacrer « une partie des revenus pétroliers à des programmes renforcés d’alphabétisation, de santé, de logement, de lutte contre la misère ».
Le président vénézuélien a également précisé qu’il proposerait au sommet de l’Opep « une formule de protection pour les pays les plus pauvres du monde », afin qu' »un baril à 100 dollars ne se convertisse pas en bombe destructrice pour les économies du Tiers Monde ».
Il a en outre estimé que le prix du baril devait « se stabiliser » entre 80 et 100 dollars et assuré que la flambée des prix actuelle ne correspondait pas au souhait des pays producteurs, affirmant que « ce n’était pas la faute de l’Opep ».
Le Venezuela produit environ 3 millions de barils par jour, dont la moitié sont exportés aux Etats-Unis, son premier client en dépit de l’animosité qui caractérise leurs relations.
Au sommet de Ryad, M. Chavez aura une première rencontre avec son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad, dont il est un des rares chefs d’Etat à soutenir ouvertement le programme nucléaire alors que Téhéran est accusé notamment par les Etats-Unis de développer l’arme atomique sous couvert d’un programme civil.
Après le sommet de l’Opep, Hugo Chavez rencontrera à nouveau M. Ahmadinejad à Téhéran cette fois où il est attendu le 19 novembre.
Dans un entretien à la chaîne d’information en continu France 24 diffusé jeudi, M. Chavez a déclaré « exiger le respect pour l’Iran ».
« Nous sommes avec l’Iran et non, je ne crois pas que l’Iran fabrique la bombe atomique. L’Iran développe son énergie nucléaire à des fins pacifiques, j’en suis sûr », a-t-il dit, selon la traduction assurée par la chaîne.
Le président Chavez a poursuivi en soulignant que le Venezuela aussi allait « commencer à développer son énergie nucléaire à des fins pacifiques, comme le font le Brésil et l’Argentine ». M. Chavez avait déjà par le passé fait part des ambitions du Venezuela de se doter d’un programme d’énergie nucléaire civile.
Sa tournée étrangère s’achèvera à Paris où il arrivera le 20 novembre. La visite de M. Chavez en France s’inscrit dans le cadre de sa médiation pour aider à un échange de 500 prisonniers, membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), contre 45 otages détenus par ces dernières, dont trois Américains et la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.
M. Chavez, mandaté fin août par le gouvernement colombien afin de favoriser cet échange, doit être reçu par son homologue français Nicolas Sarkozy auquel il espère être en mesure de fournir « une preuve de vie » d’Ingrid Betancourt aux mains de la guérilla marxiste depuis février 2002. Le président Sarkozy a fait de la libération de la Franco-Colombienne une de ses priorités.
Dès son retour à Caracas, Hugo Chavez entamera une autre campagne, celle du « oui » à sa réforme constitutionnelle, d’inspiration socialiste, et très controversée qui sera soumise à un référendum populaire le 2 décembre.