Reuters, Téhéran, 12 mars – Le Guide suprême de la révolution iranienne a apporté son soutien implicite aux conservateurs en appelant les électeurs à ne pas choisir les candidats soutenus par les « ennemis » occidentaux de l’Iran lors des législatives de vendredi.
« Quiconque est privilégié par nos ennemis pour être au pouvoir dans les corps législatifs de notre pays ne devrait pas y être élu, car il s’y comporterait comme le souhaitent nos ennemis », a déclaré l’ayatollah Ali Khamenei dans un discours diffusé par la télévision nationale.
« Les candidats que les ennemis de l’Iran ne veulent pas voir au Parlement doivent y entrer, parce qu’ils serviront les intérêts de l’Iran », a ajouté Khamenei.
Ces déclarations constituent la prise de position la plus claire de la part du dirigeant suprême iranien sur les élections du 14 mars, lors de laquelle les 290 sièges du Majlis seront mis en jeu pour 4.500 candidats.
Les conservateurs, qui forment la majorité sortante, sont favoris pour remporter la majorité des sièges, de nombreux candidats réformateurs ayant été écartés du scrutin par les autorités.
BILAN CONTROVERSÉ
Ce vote a valeur de test de popularité pour le président Mahmoud Ahmadinejad, radical et populiste, qui devrait briguer sa propre succession lors de l’élection présidentielle de 2009, malgré un bilan controversé en Iran pour sa politique étrangère, et surtout pour sa politique économique.
Les groupes réformistes iraniens, qui revendiquent des changements politiques et sociaux dans la République islamique, sont dépeints par les conservateurs comme des serviteurs de l’Occident.
Une victoire des conservateurs ne serait pas de tout repos pour Ahmadinejad, qui compte de nombreux adversaires dans leurs rangs. Ils critiquent notamment sa gestion de l’économie, où l’inflation atteint officiellement 19%.
Khamenei, qui d’ordinaire se place au-dessus du débat politique sur les affaires courantes, a estimé que le gouvernement d’Ahmadinejad était le plus populaire depuis cent ans.
Il a par ailleurs salué sa gestion du face-à-face qui l’oppose aux puissances occidentales à propos du programme nucléaire iranien.
Selon le Guide de la révolution, les candidats n’ayant pas « tracé une limite nette entre eux et les ennemis et leurs agents » ne sont pas de bons choix lors du scrutin, pour lequel il a souhaité une forte participation.