AFP, Washington, 12 mars – La Maison Blanche a nié mercredi que quiconque au sein du gouvernement cherche la guerre avec l’Iran et que le plus haut commandant américain pour le Proche-Orient ait perdu son poste à cause de son opposition à une telle entreprise.
Cependant, a dit la porte-parole Dana Perino, le président George W. Bush continue à se réserver toutes les options face à l’Iran.
« Bien sûr, il est exact que le président n’a retiré aucune option de la table », a-t-elle dit face aux questions soulevées par la démission, la veille, de l’amiral William Fallon, devenu le visage militaire de l’opposition à une éventuelle attaque contre l’Iran.
Mais elle a expliqué que se réserver la possibilité de recourir à la force favorisait les efforts purement diplomatiques pour convaincre l’Iran de renoncer à ses activités nucléaires les plus sensibles.
Pour M. Bush, « le fait que toutes les options soient sur la table, c’est ce qui aide à faire marcher la diplomatie, à la rendre plus efficace. Il n’y a donc pas de divergence à ce sujet » au sein du gouvernement, a-t-elle dit.
« Il n’y a personne dans cette administration qui suggère autre chose qu’une approche diplomatique sur l’Iran », a-t-elle dit en invoquant l’adoption, la semaine passée par le Conseil de sécurité de l’ONU, d’un troisième train de sanctions internationales contre la République islamique.
Environ une année s’est écoulée entre l’adoption de la précédente résolution et celle-ci et M. Bush n’a plus que dix mois à passer à la Maison Blanche. Interrogée sur les outils diplomatiques de M. Bush pour résoudre la crise nucléaire iranienne en si peu de temps, Mme Perino a répondu que l’important pour le moment était de veiller à ce que les sanctions déjà adoptées soient effectivement appliquées.
Mais elle a rejeté les accusations des adversaires démocrates de M. Bush, selon lesquels l’amiral Fallon avait été poussé vers la sortie parce que le président ne supportait pas la contestation.
« Je crois que c’est absurde, le président est favorable à un débat vigoureux et sain », a-t-elle dit. Elle a fait valoir que l’amiral Fallon avait pu exprimer son avis lors des vidéoconférences régulières sur l’Irak, l’Afghanistan ou le Pakistan.
Elle a pourtant implicitement reconnu qu’il existait un problème Fallon.
Elle a en effet rapporté que M. Bush avait demandé au secrétaire à la Défense, Robert Gates, de « s’occuper de la question, et de le faire à l’intérieur du Pentagone ».
Par la « question », Mme Perino semblait entendre la situation causée par les divergences de vues prêtées à l’amiral Fallon.
L’amiral Fallon aurait été fréquemment en désaccord au sujet de l’Irak avec le général David Petraeus, commandant sur le terrain irakien, apparemment investi de l’entière confiance de M. Bush.
Mais la discordance entre l’amiral Fallon et l’administration aurait aussi porté sur l’Iran, et un récent article du magazine Esquire a fait grand bruit.
L’amiral Fallon y était décrit comme « l’homme entre la paix et la guerre » avec l’Iran. L’article disait qu’il ne serait pas surprenant qu’il soit relevé de ses fonctions, peut-être dès cet été, et que si tel était le cas, « cela pourrait bien signifier que le président et le vice-président ont l’intention d’agir militairement contre l’Iran avant la fin de cette année et qu’ils ne veulent pas qu’un commandant se mette en travers de leur chemin ».
La sénatrice Hillary Clinton, candidate à l’investiture démocrate pour la présidentielle, a réclamé l’organisation d’auditions parlementaires pour tirer au clair les circonstances du départ de l’amiral Fallon.
« Les indications selon lesquelles la décision de l’amiral Fallon de démissionner n’était pas la sienne m’inquiètent profondément », écrit Mme Clinton, jugeant utile que les officiers puissent « communiquer leur avis professionnel et sans filtre aux responsables civils ».