Iran and its NeighboursIrakPolémique sur l'Iran à la Maison-Blanche

Polémique sur l’Iran à la Maison-Blanche

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Le Figaro, New York, 13 mars – Par Jean-Louis Turlin – Le Pentagone dément tout lien entre la démission du commandant des forces armées américaines au Moyen-Orient, William Fallon, opposé à la politique de Bush, et un changement de stratégie vis-à-vis de l’Iran.

L’amiral William Fallon ne sera resté qu’un an à la tête du commandement central «Centcom» des forces américaines dans une région où deux guerres terrestres (en Irak et en Afghanistan) étaient pour la première fois sous la conduite d’un homme de la ma­rine. Ses prises de position contre l’hypothèse d’une troisième opération militaire, en Iran, ont eu le tort d’être un peu trop publiques, au goût du Pentagone et de la Maison-Blanche.

C’est un long article dans l’édition du mois d’avril du mensuel Esquire qui a précipité sa démission, annoncée mardi, et son remplacement à la fin du mois par son adjoint, le général Martin Dempsey, en attendant la nomination d’un successeur, sou­mise à l’approbation du Sénat. L’auteur, Thomas Barnett, est un expert militaire respecté qui a ­suivi Fallon dans ses voyages au Moyen-Orient (le «Centcom» est basé en Floride). L’amiral a qua­lifié sa plume d’«empoisonnée». On le comprend dès la première phrase de l’article : «Si, au crépuscule de l’Administration Bush, nous partons en guerre contre l’Iran, cela dépendra d’un homme. Si nous ne partons pas en guerre, cela dépendra du même homme.»

«ENTRE LA GUERRE ET LA PAIX»

Présenté dans le titre comme «l’homme entre la guerre et la paix», Fallon semble s’être comporté, selon l’article, plus comme un diplomate soucieux de rassurer les pays arabes de la région que comme un militaire agitant son sabre. Barnett rapporte une interview donnée en septembre dernier à la chaîne al-Jezira et dans laquelle l’amiral estimait que l’hypothèse d’un conflit avec l’Iran, revenant comme «un roulement de tambour constant», ne lui paraissait «ni salutaire ni ­utile».

Deux mois plus tard, le journal de langue anglaise Egyptian Gazette titrait, dans son ­édition du 19 novembre, après une entrevue Fallon-Moubarak au Caire : «Les États-Unis excluent une attaque contre l’Iran.» Barnett écrit que l’amiral lui aurait plus tard confié qu’il allait se faire «encore mal voir», sous-entendu par la Maison-Blanche.

Le chef du «Centcom» a expliqué sa démission non par l’existence de «divergences sur notre politique» dans la région, qu’il nie, mais par «la simple perception qu’il y en ait».

En acceptant le départ de l’amiral qui, à 63 ans, va faire valoir ses droits à la retraite, le secrétaire à la Défense Robert Gates a jugé «ridicule», mardi, «la notion que cette décision présage quoi que ce soit en termes de changement de notre politique en Iran». La rumeur avait circulé, la veille, que Washington souhaitait remplacer Fallon par un exécutant plus malléable pour éventuellement concrétiser l’option mi­litaire dont l’Administration Bush assure, depuis trois ans, qu’elle n’a pas été «ôtée de la table», bien que la voie diplomatique reste prioritaire.

EN DEHORS DES CIRCUITS OFFICIELS

Quelle qu’en ait été «la perception», la position de Fallon, comme le rappelle l’article d’Es­quire, n’a jamais exclu la force, dont il estime que l’Amérique en a besoin «en combinaison avec la volonté de dialogue». Mais l’amiral a eu le tort d’exprimer ses vues en dehors des circuits officiels.

Il était de notoriété publique qu’entre lui et le général Petraeus, commandant des forces armées en Irak, le courant passait mal. Son départ ne rend pas plus probable une frappe contre l’Iran mais il en rappelle la menace.

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