20 minutes, 14 mars – Pauline Mouhanna – Cest aujourdhui que Téhéran sapprête à voter pour renouveler son Parlement, composé de 290 députés élus au suffrage universel direct pour quatre ans. Mais le Conseil desgardiensdelaConstitution iranien, organe fidèle au Guide suprême de la révolution, le très conservateur Ali Khamenei, a éliminé cette année, comme en 2004, plus de 2 000 candidats. La plupart sont des réformateurs alors quils sont déjà minoritaires dans le Parlement sortant.
Les conservateurs partent donc largement favoris.Le général Mohammad Ali Jaafari, chef desGardiens de la révolution larmée idéologique du régime né de la révolution islamique de 1979 a ainsi apporté un soutien politique direct aux conservateurs, plusieurs semaines avant ces élections.
Un camp qui est loin dêtre homogène, selon Bernard Hourcade, chercheur au CNRSet spécialiste de lIran, pour qui le combat se joue actuellement entre « la vieille garde révolutionnaire et les ex-combattants de la guerre Iran-Irak qui tentent de conquérir le pouvoir confisqué par les religieux ».
Dans le camp réformateur, lancien président iranien, Mohammad Khatami, a demandé aux Iraniens de participer massivement au scrutin « pour défendre la liberté ». Pour Bernard Hourcade, cet appel est lancé surtout « à la classe moyenne qui avait tendance à sabstenir de voter ».
Mais le chercheur rappelle aussi que les réformateurs partent battus davance. La campagne sest déroulée loin des médias, autour de deux thèmes, sans véritables enjeux : linflation et la situation économique ainsi que les relations internationales.