AFP, Berne, 9 avril – La Suisse s’est défendue mercredi de l’accusation de financer le terrorisme lancée par une association juive américaine à la suite de la signature d’un contrat gazier entre Berne et l’Iran.
Dans de larges encarts publicitaires publiés dans plusieurs journaux suisses et la presse internationale, l’Anti-Defamation League (ADL) a dénoncé le contrat signé le mois dernier lors d’une visite de la ministre suisse des Affaires étrangères à Téhéran.
« Devinez qui est le nouveau financier du terrorisme dans le monde ? C’est la Suisse », accuse la publicité, affirmant que les fonds versés à l’Iran serviront à lancer des missiles du Hezbollah au Liban, à des attaques suicides à Gaza, au programme nucléaire iranien ou encore à financer des groupes terroristes partout dans le monde.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères a estimé que « toutes ces accusations ne correspondent pas à la réalité ».
Il a estimé que le contrat, qui prévoit la fourniture de 5,5 milliards de m3 de gaz, « est entièrement conforme aux sanctions des Nations unies contre l’Iran » et qu’une dizaine de pays, dont le Japon, la France et l’Italie, sont liés à Téhéran par des contrats similaires.
Il a souligné que l’accord n’a pas été signé par le gouvernement suisse mais par une société privée, Elektrizitaets-Gesellschaft (EGL) Laufenburg, avec la société nationale gazière iranienne.
Le contrat a été fermement critiqué par les Etats-Unis et Israël.
Washington a estimé qu’il constituait un « message négatif » en raison de la crise sur le programme nucléaire iranien et indiqué qu’il en examinait les détails pour vérifier s’il ne viole pas la loi américaine.
La loi américaine sur les sanctions contre l’Iran interdit aux entreprises américaines tout commerce avec des sociétés étrangères ayant des relations commerciales avec des sociétés iraniennes.