Répliquant au ministre saoudien, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que son pays « ne répondra pas, par respect pour le roi Abdallah dArabie », et soutenu que lIran est « le seul État à ne pas singérer au Liban ».
Cette déclaration « peut avoir été prononcée sous le coup de la colère. Nous attendrons que la colère sapaise et ensuite nous nous exprimerons », a affirmé le président iranien, disant avoir été informé des propos du chef de la diplomatie saoudienne par un journaliste.
Le président a aussi suggéré que la déclaration du ministre saoudien pouvait ne pas refléter celle du roi : « Il a donné son point de vue et je ne sais pas jusquà quel point il concorde avec celui du roi Abdallah », a-t-il dit.
« LIran a soutenu le coup dÉtat au Liban », avait déclaré le prince Saoud lors dune conférence de presse à Riyad. « Les relations de lIran avec tous les pays arabes, pour ne pas dire tous les pays islamiques, seraient donc affectées », avait-il averti.
« Le royaume appelle une fois de plus toutes les parties régionales à respecter la souveraineté et lindépendance du Liban, à arrêter de simmiscer dans ses affaires intérieures et attiser les violences confessionnelles », a ajouté le prince.
« Nous soutenons la légalité libanaise représentée par le gouvernement. Ce dernier a proposé une solution au sujet des décisions quil avait adoptées. La Ligue arabe a soutenu cette proposition », a-t-il dit, expliquant que la mission de la commission arabe sera de « convaincre la minorité daccepter la proposition du gouvernement ».
Le ministre a indiqué que lambassadeur saoudien à Beyrouth, Abdel Aziz Khoja, qui avait quitté le Liban, avait été rappelé pour consultations et quil retournerait à son poste « dès que le calme sera rétabli ».
Interrogé sur le rôle de la Syrie, le prince a souligné la nécessité dune « intervention positive » de Damas auprès de ses alliés. « Ce nest certes pas dune ingérence négative quil doit être question. Si la Syrie est prête à agir positivement, cela sera une bonne chose et il nest pas nécessaire quil y ait des concertations avec elle à ce sujet », a-t-il dit.
Sinterrogeant sur les causes de ce qui sest passé au Liban, il a dit : « Quel est donc le crime qua commis le gouvernement libanais en limogeant un officier et en enquêtant sur un réseau ? Cela mérite-t-il cette attaque violente qui vise à exterminer les gens ? Voilà la question quil faut se poser. »
Enfin, un journaliste lui ayant demandé pourquoi lon parle souvent de lingérence syro-iranienne et pas de lingérence israélienne, le prince a dit : « Cela fait soixante ans que lon parle dIsraël. Cela ne vous suffit donc pas ? »