AFP, Washington, 3 février – Les Etats-Unis ne poursuivent pas une politique de « changement de régime » en Iran, a assuré jeudi le département d’Etat, après les déclarations la veille du président George W. Bush affirmant soutenir les efforts des Iraniens pour la « liberté ».
« Les Etats-Unis disent clairement qu’ils n’ont pas une politique de changement de régime en Iran », a assuré le porte-parole adjoint du département d’Etat, Adam Ereli.
Toutefois, « nous disons clairement que nous soutenons les aspirations du peuple iranien à la liberté, à la libre expression, aux droits fondamentaux, y compris la liberté de réunion », a-t-il poursuivi.
Il a accusé le pouvoir iranien « d’agir contre ces libertés » notamment en réprimant la presse et la dissidence. « C’est quelque chose contre quoi nous nous exprimerons, c’est ce que le président (Bush) a dit », a ajouté M. Ereli.
Le président américain, dans son discours-programme sur l’état de l’Union mercredi, avait lancé : « Au peuple iranien, je dis ce soir: vous qui voulez votre propre liberté, l’Amérique est à vos côtés ». Il n’a toutefois pas précisé la forme que pourrait prendre ce soutien.
M. Bush avait récemment déclaré qu’il privilégiait la voie diplomatique pour empêcher l’Iran de développer un programme nucléaire militaire, tout en ajoutant qu’il n’excluait aucune option, y compris militaire, pour contrer Téhéran en cas d’échec.
Le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, a réagi jeudi en accusant le président américain de vouloir « détruire la République islamique » d’Iran. « Bush est le cinquième président qui veut détruire la République islamique, mais il réussira autant que (Jimmy) Carter, (Ronald) Reagan, (George) Bush père et (Bill) Clinton », a affirmé le numéro un du régime.
Dans les concepts américains, une politique dite de « changement de régime » fait obligation à l’administration de chercher à se débarrasser par tous les moyens jugés possibles d’un pouvoir étranger hostile.
Le principe d’une telle politique avait été adopté à l’égard de l’Irak par une loi votée en 1998 par le Congrès (Iraq Liberation Act), signée par l’ancien président Bill Clinton.
Ce concept, très décrié sur la scène internationale, a des partisans ardents parmi les « néo-conservateurs » proches du président George W. Bush, qui l’a de facto mis en oeuvre en renversant militairement Saddam Hussein en mars 2003.
Washington assure que sa politique ne vise à changer de régime en Iran
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