Propos incendiaires. La visite dAhmadinejad irrite dautant plus les adversaires de lAKP que le précédent chef de lEtat, Ahmet Necdet Sezer, républicain laïc dur, sétait toujours refusé à recevoir ce dirigeant iranien, dont les positions intransigeantes sur le nucléaire, et les propos incendiaires niant lHolocauste et appelant à la destruction dIsraël, «ce cadavre puant», irritent les Occidentaux. «Ce nest pas une très bonne idée que de redonner une légitimité [à Ahmadinejad, ndlr] en un moment aussi délicat», a déclaré à lAFP un diplomate israélien en poste dans la capitale turque.
Cette première visite du président iranien dans un pays membre de lOtan, et qui a ouvert des négociations dadhésion à lUE, sera dominée par la question nucléaire. «Je ne pense pas que lon va vers le chaos», a déclaré le leader iranien, affirmant que les négociations continuaient.
Pourtant, les six pays en charge du dossier (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) menacent Téhéran de nouvelles sanctions sil naccepte pas leurs offres alternatives pour suspendre son programme denrichissement.
«Facilitateur». Fort davoir servi dintermédiaire entre Syriens et Israéliens sur le Golan, Ankara assure vouloir jouer un rôle informel de «facilitateur» entre Téhéran et les Occidentaux. Longtemps mauvaises, les relations de la Turquie laïque avec le régime islamique se sont réchauffées depuis larrivée au pouvoir de lAKP, mais Ankara nen reste pas moins un fidèle allié de Washington. En cas de crise aiguë, voire de frappes sur les installations nucléaires iraniennes, la Turquie se trouverait en première ligne. Et cela explique aussi son désir de jouer les intermédiaires.