The Associated Press, 11 mars 2009- Par Ali Akbar Dareini: Le gouvernement iranien a annoncé mercredi qu’il allait confier à une entreprise que Total le développement du champ de gaz offshore de South Pars, l’un des plus grands gisements au monde, estimant que le groupe français ralentissait le projet et subissait des pressions de la part des Etats-Unis.
Le directeur de Compagnie pétrolière iranienne, Seifollah Jashnsaz, a expliqué que Téhéran n’était pas satisfait de Total, et que l’Iran était déterminé à développer la Phase 11 du champ de South Pars, avec ou sans la participation du pétrolier français.
"Cette compagnie perd du temps dans ce projet national", a déclaré Seifollah Jashnsaz, selon des propos rapportés par l’agence officielle IRNA. "En coordination avec la direction de Total, un autre partenaire participera à la Phase 11 du champ gazier de South Pars, et la part de direction de Total sera transférée (au nouveau partenaire, NDLR)", a-t-il affirmé.
En juillet dernier, Total avait jugé trop risqué d’investir en Iran en raison de la situation politique du pays, soulevant la question de la future implication des sociétés étrangères dans le développement des considérables réserves de gaz iranien. Cette décision était intervenue alors que le gouvernement français exhortait Total et Gaz de France à ne pas investir en Iran.
A Paris, Paul Floren, porte-parole de Total, a toutefois indiqué mercredi que "les discussions se poursuivent".
Comme les autres compagnies du secteur, Total subit une pression importante des Etats-Unis et de ses alliés en raison des tensions croissantes autour du programme nucléaire iranien. Seifollah Jashnsaz a estimé mercredi que le groupe français "n’a fait aucun progrès dans la Phase 11 sous l’effet direct des pressions américaines". Il n’a pas précisé le nom du successeur de Total.
Le gisement géant de South Pars, où Total est impliqué depuis 1997, est développé en 24 phases, et devrait produire 751 millions de mètres cubes de gaz naturel en 2014. L’Iran a besoin de la technologie occidentale pour liquéfier le gaz du gisement de manière à pouvoir le transporter et le vendre à l’étranger.