Iran Focus : Dans son discours la semaine dernière à Sanandaj, chef lieu du Kurdistan iranien, le guide suprême iranien, Ali Khamenei a exprimé ses craintes sur léventualité dune forte abstention des Iraniens au scrutin électorale. Il a blâmé les ennemis du régime pour encourager au boycott du scrutin, ajoutant : «Leur but est de faire ignorer l’élection … diamétralement opposés à la volonté des ennemis, nous devons participer activement au scrutin … l’élection est la fierté de notre pays … c’est une question très importante. » (Télévision dEtat, 12 mai)
De son côté, le candidat Ahmadinejad, continue de prendre des mesures pour préparer les fraudes. Au ministère de l’Intérieur, il a largement réorganisé l’organisme responsable de la conduite de l’élection. Il a déjà écarté 16 personnes pour les remplacer par des hommes qui lui sont étroitement liés. Commentant la réorganisation, Behzad Nabavi, le chef de « lorganisation des moudjahidine de la révolution islamique », une faction du régime, a déclaré : «Les nouvelles recrues sont principalement des personnes inexpérimentées, sans expérience professionnelle dans la gestion des élections. » (Quotidien officiel Aftab, 12 mai)
Mousavi Ardebili, ancien chef du pouvoir judiciaire du régime, a également dévoilé d’autres formes de fraude : «Ils donnent de l’argent aux gens pour acheter leurs votes. Vous ne pouvez pas gagner de voix par des mensonges et en donnant de l’argent. » (Quotidien Aftab, 10 mai)
Les observateurs prédisent une forte abstention des électeurs iraniens désabusés par labsence dun réel enjeu démocratique dans un système militarisé où le guide suprême religieux dirige avec un poing de fer les affaires du pays. Cette situation est essentiellement dû au fait que les élections en Iran ne sont destinées quà consolider le système et à régler le partage du pouvoir entre les factions, estiment les observateurs.
Les opposants quen a eux appellent au boycott de ce quils qualifient une « mascarade électorale » et pointent à lillégitimité dun tel exercice. Puisque les vrais opposants ont été soit emprisonné, soit contraint à lexil, soulignent-ils. « Loin dêtre représentatif de la volonté populaire, ces factions nont de dénominateur commun, que leur implication à part égal dans la répression de la jeunesse, la discrimination envers les femmes, les assassinats en série des intellectuels et le pillage des richesses nationales », ajoutent-ils