AFP : Montréal – Le fils d’une journaliste canado-iranienne morte en 2003 dans une prison de Téhéran a déposé une plainte mercredi contre l’Etat iranien, réclamant des dommages de 17 millions de dollars canadiens (16,2 millions US).
Stephan Hashemi-Kazemi, le fils de Zahra Kazemi, a engagé cette procédure devant un tribunal montréalais, ont indiqué ses avocats à l’AFP.
Mme Kazemi, 54 ans, avait été arrêtée en juin 2003 alors qu’elle photographiait une manifestation à l’extérieur de la célèbre prison d’Evine à Téhéran. Elle avait été violemment battue pendant sa détention et est morte le 10 juillet 2003.
L’Iran n’a jamais condamné qui que ce soit pour la mort de la journaliste, et selon M. Hashemi-Kazemi, il se défend maintenant en affirmant que la Loi sur l’immunité des États le met à l’abri d’une telle poursuite.
En novembre 2005, le Canada avait protesté quand la justice iranienne avait acquitté Mohammad Reza Aghdam Ahmadi, un agent des Renseignements accusé du meurtre.
Aucun des procès qui ont eu lieu par la suite n’avait mené à une condamnation.
L’Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, affirme que la mort de Zahra Kazemi est une affaire interne et a demandé au Canada et à la communauté internationale de ne pas intervenir.
Deux autres Canadiens ont tenté de poursuivre un gouvernement étranger pour des allégations de torture, mais sans succès.
Toutefois, une législation proposée le mois dernier permettrait aux victimes canadiennes de la torture d’intenter des poursuites, y compris contre des États et des responsables étrangers.