Canadian Press: De Ali Akbar Dareini – Une enquête parlementaire a conclu qu’un ancien procureur de Téhéran était responsable de la mort sous la torture d’au moins trois manifestants anti-gouvernementaux impliqués dans les troubles qui ont suivi l’élection présidentielle contestée du mois de juin, a rapporté mercredi un site Internet conservateur iranien.
Saïd Mortazavi était le procureur de Téhéran chargé de la surveillance de la prison de Kahrizak, située dans la banlieue de Téhéran. Après plusieurs mois de démentis, la magistrature iranienne a reconnu en décembre que trois détenus avaient été battus à mort par leurs geôliers.
Le site Internet Alef, qui a diffusé les résultats de l’enquête, est proche du parlementaire conservateur Ahmad Tavakoli. Le site affirme que Mortazavi a personnellement ordonné l’envoi de manifestants arrêtés à la prison de Kahrizak, connue pour avoir été le théâtre de la plupart des abus commis contre des prisonniers en Iran.
La magistrature iranienne a inculpé 12 responsables de Kahrizak, dont trois de meurtre, mais elle ne les a pas identifiés.
Saïd Mortazavi est détesté par les réformistes, qui l’ont surnommé le "boucher de la presse" et le "tortionnaire de Téhéran" parce qu’il a été responsable de la fermeture de plus de 120 journaux et de l’emprisonnement de plusieurs dizaines de journalistes et d’activistes politiques au cours de la dernière décennie.
Les critiques suscitées par les allégations d’abus, qui ont commencé en août, se sont étendues bien au-delà du camp réformateur, certains conservateurs influents condamnant également les mauvais traitements infligés aux prisonniers. Ce scandale a contraint le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, à ordonner la fermeture immédiate de Kahrizak.