Iran Focus: Le judiciaire du régime va juger cinq personnes pour leur participation aux manifestations de l’opposition, le 27 décembre, durant lesquelles au moins huit manifestants ont été tués et plusieurs centaines interpellés, a rapporté jeudi l’agence Isna.
"Le dossier de ces cinq individus a été envoyé au tribunal révolutionnaire de Téhéran", selon un communiqué du bureau du procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, cité par Isna.
"Le procès va commencer bientôt", ajoute le texte, sans donner de date précise ni les accusations retenues contre ces personnes.
M. Dolatabadi avait déclaré début janvier qu’en incendiant des biens publics, le 27 décembre, certains manifestants étaient considérés comme "moharebs" -c’est à dire des "ennemis de dieu"- et que "la justice va agir contre eux en conséquence".
Le fait d’être "mohareb" est sanctionné par la loi irannienne et peut être passible de la peine de mort.
Le 30 décembre, Ebrahim Raïssi, n°2 du pouvoir judiciaire et membre du « comité de la mort » qui avait massacré 30.000 prisonniers politiques en 1988 sur ordre dune fatwa de Khomeiny, avait déclaré à la télévision d’Etat : «quiconque se dresse contre le régime islamique mène une guerre contre Dieu … Utiliser des bâtons ou jeter des pierres [dans des attaques] sont également considérés comme les actes de guerre contre Dieu et punis de mort. »
Le même jour, Alamalhoda, imam du vendredi de Machad, au nord-est de lIran, et membre de l’Assemblée des Experts des mollahs, a déclaré : « Quiconque collabore avec l’OMPI est en fait en guerre contre Dieu. » Il a taxé les « agitateurs de la journée de l’Achoura» de «fantassins» de l’OMPI et souligné que «selon le verdict de limam (Khomeiny), ceux qui ont créé le chaos pour lAchoura font partie de ceux qui mènent une guerre contre Dieu. »
Mostafa Mohammad Najjar, ministre de l’Intérieur du régime, Esmail Ahmadi-Moghadam et Ahmad-Reza Radan, commandant en chef et en second des Forces de sécurité de l’Etat (FSE), ainsi que les autres chefs des forces répressives, ont également accusé les participants aux rassemblements et aux manifestations dêtre en guerre contre Dieu et ont demandé un châtiment rapide.
La police a annoncé avoir arrêté quelque 500 manifestants à Téhéran le 27 décembre, dont 300 étaient toujours détenus la semaine dernière, mais ces chiffres ne comprennent pas les arrestations effectuées par d’autres forces de sécurité comme les Bassidji (miliciens islamiques) ou les agents des services de renseignement.
Plusieurs centaines de personnes ont également été arrêtées lors des manifestations intervenues dans de nombreuses villes de province, selon les informations parcellaires fournies par l’opposition, mais les autorités n’ont donné aucun chiffre sur ce point.
Le régime des mollahs tente en vain d’empêcher la poursuite et le développement du soulèvement national en Iran par des intimidations, des menaces, des exécutions, des crimes et des mesures répressives. Tout cela ne fera que renforcer la détermination du peuple iranien à renverser la dictature religieuse.
Avec AFP