L’Est Républicain: Par André Moissé – Assigné à résidence pendant dix mois à l’hôtel Ibis à Vesoul, après son arrestation à Auvers-sur-Oise le 13 juin 2003, Vali Emamgholi (Hamid Nassiri) respire mieux depuis que la justice française a jugé illégale son arrestation et que la justice de l’Union européenne a reconnu, en 2009, que l’organisation OMPI des Iraniens en exil n’est pas « terroriste ».
Ce poète et journaliste respirera mieux encore lorsque son pays natal, l’Iran, en aura fini avec les dictatures. Mohamed, son frère aîné, prof de philo, a été emprisonné sous le shah puis par les mollahs : sa mère en est morte. Quant à son père, il est mort juste après l’enfermement de sa fille Maryam, prof de lycée interdite de classe.
En 1980, Vali était venu comme étudiant en médecine. Exilé depuis, il écrit pour le journal de l’OMPI, diffusé sur Internet. Son dernier recueil de poèmes s’appelle « L’Accent de l’eau ». Le grand compositeur Mohamed Shams a mis en musique quelques-unes de ses chansons, qu’interprètent Marjan et Sakhaï, exilés aux USA.
Une autre figure de la culture iranienne devrait enregistrer « Neda » (« La Voix » ), sa dernière chanson, du nom de la célèbre victime de la répression du 20 juin dernier. Reclus en France, Vali attend que son peuple s’enflamme lors de la prochaine fête populaire du 16 mars…