AFP, Washington, 16 mars (AFP) – Le président américain George W. Bush a appelé mercredi l’Iran à s’ouvrir à la démocratie, sans toutefois préconiser un renversement de régime, et il a renouvelé sa demande à Téhéran de renoncer à l’enrichissement d’uranium.
« Je crois que le peuple iranien devrait être autorisé à librement discuter de ses opinions, à lire une presse libre, à voter librement, à choisir parmi des partis politiques », a déclaré M. Bush lors d’une conférence de presse.
« Je crois que l’Iran devrait adopter la démocratie, voilà ce que je crois », a ajouté M. Bush, en réponse à un journaliste qui lui demandait s’il devait y avoir un changement de régime.
Le président américain a également appelé une nouvelle fois le régime iranien à renoncer à l’enrichissement d’uranium, alors que le jour même Téhéran annonçait avoir opposé un refus « définitif » aux demandes européennes en ce sens.
Mais à un journaliste qui l’interrogeait sur l’éventualité d’une « confrontation militaire » avec l’Iran en raison du dossier nucléaire, M. Bush a répondu: « Non, vous savez, il y a beaucoup de diplomatie à ce sujet ». « Beaucoup de gens comprennent que si les Iraniens avaient une arme (nucléaire), cela créerait une instabilité incroyable, ce ne serait pas bon pour la paix mondiale », a-t-il expliqué.
M. Bush a précisé qu’il se réservait la possibilité de renvoyer le dossier devant le Conseil de sécurité de l’Onu, qui serait habilité à imposer des sanctions.
Les Iraniens doivent « arrêter définitivement l’enrichissement et le retraitement d’uranium », a-t-il dit. « L’idée, c’est qu’on va au Conseil de sécurité s’ils rejettent cette proposition, j’espère qu’ils ne le feront pas. J’espère qu’ils se rendent compte que le monde est clairement décidé » à éviter que l’Iran devienne une puissance nucléaire, a-t-il ajouté.
Au même moment, le président iranien Mohammad Khatami déclarait de son côté qu’aucune contrepartie ne convaincrait son pays de renoncer définitivement à l’enrichissement de l’uranium, en marge d’une réunion de l’Opep à Ispahan (Iran).
« Nous ne pouvons nous en remettre à d’autres pour la fourniture d’un combustible dont nous pourrions nous retrouver privés sous n’importe quel prétexte », a ajouté M. Khatami, une semaine avant une importante réunion de négociations nucléaires avec les Européens.
Les Européens négocient depuis décembre pour tenter d’obtenir des Iraniens des « garanties objectives » qu’ils ne fabriquent pas la bombe atomique, et Téhéran estime les avoir fournies.
La meilleure assurance, pour l’Union européenne, est que l’Iran renonce de manière permanente à l’enrichissement. L’uranium peut, selon le taux d’enrichissement, servir de combustible pour des centrales civiles, mais aussi entrer dans la fabrication de l’arme nucléaire.
Les Européens ont offert aux Iraniens, pour les convaincre, une coopération nucléaire, technologique et commerciale et un dialogue politique et de sécurité.
L’Iran a accepté fin 2004 de suspendre l’enrichissement, mais ne cesse de répéter que cela ne saurait durer plus de quelques mois.
M. Bush a minimisé l’intensité des difficultés. « Nous savez, ça prend un certain temps pour que les choses se passent dans le monde (…) Il faut une certaine patience pour atteindre un objectif diplomatique », a-t-il ajouté.
Bush appelle l’Iran à s’ouvrir à la démocratie
-