AFP: Une critique de la situation des droits de l’Homme en Iran postée sur le site de l’ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran par l’ambassadeur Simon Gass a provoqué dimanche la colère de personnalités et médias conservateurs iraniens.
« Simon Gass doit apprendre ce qu’est l’éthique d’un ambassadeur », a déclaré dimanche le chef de la Commission des Affaires étrangères du parlement, Allaeddine Boroujerdi, cité par l’agence officielle Irna.
« Il semble que la mission de Simon Gass est de démolir les relations entre les deux pays au lieu de les arranger », a-t-il ajouté.
Dans un article posté sur le site de l’ambassade à l’occasion de la journée internationale des droits de l’Homme le 10 décembre, M. Gass affirme notamment que « nulle par ailleurs (avocats, journalistes et membres des ONG) sont sous une pression aussi forte qu’en Iran ».
« Depuis l’année dernière, les défenseurs des droits de l’Homme sont arrêtés et font l’objet de harcèlement », ajoute M. Gass, citant en particulier l’arrestation de l’avocate des droits de l’Homme Nasrin Sotoudeh dont il demande la libération.
Un autre membre de la Commission des Affaires étrangères du Majlis, Heshmatollah Falahatpisheh, a demandé « l’expulsion de Simon Gass » pour cet article « sans précédent ». Cette « intervention de l’ambassadeur britannique dans les affaires intérieures de l’Iran » donne, selon lui, une raison supplémentaire pour « baisser le niveau des relations » avec la Grande-Bretagne.
L’agence Fars, proche des conservateurs, a également vivement dénoncé l’article « insolent et insultant » de M. Gass dans une dépêche reprise par plusieurs sites conservateurs.
Les dirigeants iraniens dénoncent depuis plus d’un an le soutien apporté selon eux par la Grande-Bretagne à l’opposition réformatrice au président Mahmoud Ahmadinejad.
Plus récemment ils ont mis en cause les services secrets britanniques du MI6, aux côtés du Mossad israélien et de la CIA américaine, dans les attentats qui ont tué un responsable du programme nucléaire iranien et en ont blessé un autre à Téhéran.
Plusieurs dizaines de « bassidjis » (miliciens islamiques) ont manifesté dimanche après-midi devant l’ambassade britannique avec les photos des deux scientifiques visés, a constaté un photographe de l’AFP.