AFP: Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a salué samedi l’action de Bagdad après les violents heurts entre l’armée irakienne et des opposants iraniens vivant au camp d’Ashraf, à 80 km au nord de Bagdad.
« Les Irakiens ne doivent pas permettre à de tels groupes d’agir et ne doivent pas abriter des groupes terroristes. Nous apprécions l’action du gouvernement irakien », a déclaré M. Salehi lors d’une conférence de presse retransmise à la télévision.
Il réagissait aux heurts entre l’armée irakienne et les Moudjahidine du peuple vendredi dans le camp d’Ashraf. Selon une source médicale, au moins trois personnes ont péri vendredi dans le camp, mais les opposants iraniens ont évoqué 31 morts et 300 blessés.
« La présence de n’importe quelle organisation terroriste sur le sol irakien, qui l’utilise comme base pour lancer des opérations contre un pays voisin de l’Irak, est prohibée par la Constitution irakienne même », a ajouté M. Salehi.
A Washington, un porte-parole du département d’Etat a affirmé dans un communiqué que l’armée et le gouvernement irakiens « ont été à l’origine » des incidents à Ashraf, même s’il reconnaît que Washington ne dispose pas de tous les éléments pour se prononcer.
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) avance de son côté, sans préciser de source, qu’une « attaque de l’armée a fait près de trente morts et de nombreux blessés parmi les résidents du camp », dans un communiqué.
Quelque 3.500 sympathisants des Moudjahidine du peuple, principal mouvement d’opposition extérieur au régime iranien, vivent dans le camp d’Ashraf.
Déclarée hors-la-loi en 1981 par le régime islamiste au pouvoir à Téhéran, l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) a été accueillie quelques années plus tard en Irak, en pleine guerre contre l’Iran, et ses militants ont combattu aux côtés des forces de Saddam Hussein.
Désarmés après le renversement de Saddam Hussein en 2003, les Moudjahidine sont depuis lors un sujet de contentieux entre Bagdad et Téhéran.