AFP: Le Parlement iranien a lancé dimanche une procédure de destitution du ministre de l’Economie, accusé de laxisme dans une escroquerie de 1,6 milliard de dollars qui secoue la classe politique et financière iranienne depuis plusieurs semaines.
M. Shamseddin Hosseini devra répondre devant les députés d’un contrôle insuffisant des banques iraniennes impliquées dans le scandale et de la nomination de responsables financiers n’ayant pas les compétences nécessaires, selon le site internet de la télévision d’Etat.
Le ministre a en principe dix jours pour comparaître devant le Majlis (Parlement), qui écoutera ses explications avant de voter éventuellement sa destitution.
Le montant de l’escroquerie, estimé à 2,6 milliards de dollars par les médias, a ensuite été revu à la baisse à 1,6 milliard par le ministère de l’Economie.
Quelque 22 personnes ont été arrêtées dans ce scandale qui a vu un groupe privé obtenir d’importants prêts de grandes banques d’Etat grâce à de fausses lettres de crédit pour racheter une quarantaine d’entreprises en Iran.
Le scandale a pris d’emblée une connotation politique, certains médias conservateurs hostiles au président Mahmoud Ahmadinejad ayant accusé son directeur de cabinet et principal conseiller, Rahim Esfandiar Machaie, d’avoir demandé au ministre des Finances de faciliter ces opérations.
« Le ministre sera aussi questionné sur son incapacité à résister aux pressions d’autres responsables de l’exécutif », a précisé un membre de la présidence du Majlis M. Omidvar Rezai, cité par les médias.
Le 14 septembre, M. Ahmadinejad avait dénoncé ces accusations et demandé à la justice « de désigner des gens honnêtes pour instruire cette affaire ».
Il s’est réaffirmé confiant que les membres de son gouvernement seraient blanchis, dans une interview à CNN dont les médias iraniens ont publié des extraits depuis deux jours.
Les procédures de destitution de ministres par le Majlis sont relativement fréquentes en Iran, où les relations entre gouvernement et Parlement sont traditionnellement difficiles.
Le dernier ministre à en avoir fait les frais a été celui des Transports, destitué en février après un accident d’avion meurtrier.