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Rencontre des eurodéputés avec l’ambassadeur De Ruyt sur la Crise d’Achraf

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Iran Focus:  Rencontre parlementaire de l’Union Européenne sur Achraf, le 22 novembre, entre l’ambassadeur De Ruyt et la Délégation pour des relations avec l’Irak au Parlement Européen.

Struan Stevenson, président de la délégation pour les relations avec l’Irak:

J’étais particulièrement heureux lorsque Catherine Ashton, reconnaissant l’importance et la sensibilité de la crise dans le camp d’Achraf, a nommé Jean De Ruyt en tant que diplomate à l’expérience considérable et à la haute renommée avec une autorité spécifique pour tenter de négocier en quelque sorte un moyen de traverser cette crise à Achraf.

Lorsque nous avons mis ce point à l’ordre du jour, j’ai reçu la semaine dernière une lettre de l’ambassade de la république de l’Irak me disant qu’ils allaient joindre un document voulant représenter la vision du gouvernement irakien sur le camp d’Achraf. Le document qui vous a été distribué à tous continue de taxer les 3400 résidents d’Achraf de terroristes, disant qu’ils ne sont pas en droit d’avoir le statut de réfugié, niant qu’ils se trouvent couvert par les Conventions de Genève et donc par toutes sortes de protection du droit international et réaffirmant qu’ils ont l’intention de fermer le camp d’ici la fin de cette année.

En gros, ils disent qu’en tant que terroristes, ils ne sont pas les bienvenus sur le territoire de l’Irak en vertu de la constitution irakienne. Cela pour moi équivaut à une déclaration de guerre contre ce que nous défendons au Parlement Européen, en nous fondant sur le système de valeurs européen pour exiger que ces personnes soient traitées avec humanité. Nous demandons à ce que le délai pour évacuer le camp à la fin de cette année soit annulé pour permettre au HCR de mener la procédure nécessaire d’entretiens afin que toutes ces personnes soient déclarées comme réfugiées.

LES OBSTACLES IRAKIENS AU HCR
M. Guterres, le Haut commissaire aux réfugiés lorsque je l’ai rencontré en août de cette année, m’a dit qu’il mettrait tous ses moyens en œuvre pour mener les entretiens individuels avec les membres d’Achraf afin de tenter de répondre au délai mis en place par le gouvernement irakien et afin qu’une fois déclarées comme réfugiées, nous puissions tenter d’évacuer ces personnes vers les 27 États membres et d’autres pays comme la Norvège ou le Canada où elles avaient précédemment des liens.

À cette date, pas un seul entretien n’a eu lieu parce que le gouvernement irakien n’a cessé de mettre des obstacles en vue de bloquer la procédure d’entretiens, disant d’abord qu’il ne voulait pas que la procédure d’entretiens se déroule à Achraf, puis qu’il ne voulait pas qu’elle prenne place dans des endroits désignés par la MANUI à l’extérieur d’Achraf, et il a plusieurs fois mis des obstacles sur ce chemin et bloqué la procédure d’entretiens. Maintenant que nous sommes à un mois de la date butoir, il a fixé cet ultimatum qui équivaut à un mandat d’exécution pour ces personnes parce que, si elles ne sont pas les bienvenues, selon ce document, sur le territoire de l’Irak, où seront-elles envoyées ?

Nous avons compris qu’ils ont l’intention de les déplacer vers différents lieux à l’intérieur de l’Irak. Tandis qu’ils sont très précis sur ce qu’ils veulent faire en vidant le camp, ils ne sont pas précis sur là où ils veulent les emmener. Tout ceci sous les auspices de garantie du gouvernement irakien que ces personnes seraient traitées avec humanité.

COMME UN LAPIN FIGE
C’est un élégant mensonge dans ce document qui dit qu’ils ont été jusqu’à présent traités avec humanité conformément au droit international alors qu’ils ont subi en réalité des tortures psychologiques constantes avec 300 haut-parleurs. Il est dit dans ce document que les autorités irakiennes ont permis l’entrée à Achraf de vivres, de médicaments et de soins. En effet !  Des personnes sont décédées par manque de moyens médicaux. Elles ont été privées d’accès à des soins appropriés. La regrettable situation, je dois le dire, c’est que l’ambassadeur de la MANUI à Bagdad, Martin Kobler, semble avoir désormais accepté la fatalité de cette situation quasiment comme un lapin figé par la lumière des phares.
 
AUCUNE GARANTIE CREDIBLE DE L’IRAK
Pour preuve de toutes ces affirmations du gouvernement irakien que ces personnes seront traitées humainement, vous n’avez qu’à voir la garantie qu’ils ont donnée aux Américains six heures avant qu’ils n’attaquent Achraf le 8 avril dernier, lorsque les Américains ont dit : nous sommes préoccupés par l’intensification militaire autour du camp et nous voulons des garanties qu’il n’y aura pas de violence. Et ils ont reçu une véritable garantie écrite de la part du gouvernement irakien qu’il n’y aurait pas de violence et que ces personnes seraient traitées humainement. Six heures plus tard, ils ont envahi le camp avec 2500 soldats, ont mitraillé les gens à mort et les ont écrasés sous des chars. Voilà les affirmations que nous devons croire et que Martin Kobler, l’ambassadeur de la MANUI, apparemment accepte désormais, comme quoi ces personnes seront traitées humainement.

Cette délégation a donc à maintes reprises mis en garde que nous sommes à la veille d’une catastrophe humanitaire. Les personnes à Achraf disent qu’elles ne se laisseront pas mettre dans des camions sous la menace des armes et emmenées vers une mort certaine, avec beaucoup parmi elles déportées par la suite en Iran où elles seront torturées et exécutées. Et pourtant nous restons ici avec la proposition que nous devons tenter désormais de trouver un moyen de persuader les autorités irakiennes que la route qu’elles prennent est sur le point de mener vers une grande division dans les relations entre l’Union Européenne et l’Irak si elles continuent.

Elles doivent laisser au HCR le temps et l’espace de mener ses entretiens, de déclarer ces personnes réfugiées. Ce délai ridicule de la fin de l’année a été imposé sur de fausses prémisses et imposé parce que le gouvernement irakien et ses parrains iraniens n’ont clairement aucune intention de permettre à ces personnes de partir pacifiquement. Ils semblent en réalité avoir un programme caché qui mènera au final à une catastrophe humanitaire. C’est donc un sinistre tableau et je regrette beaucoup que nous ayons à discuter d’un tableau aussi sinistre ce matin, mais encore une fois, je suis très reconnaissant de bénéficier des compétences de l’ambassadeur De Ruyt. Il revient tout juste d’une rencontre cruciale à cet égard. J’ai le plaisir de donner la parole à l’ambassadeur.

Ambassadeur De Ruyt, envoyé spécial de Catherine Ashton sur la question d’Achraf :

Je suis très heureux d’être ici avec vous, parce que comme Struan l’a dit, le moment de vérité arrive dans ce problème très complexe du camp d’Achraf et nous en sommes très conscients. Et c’est pourquoi la Haute représentante Catherine Ashton m’a demandé de l’aider et de la conseiller sur ce que l’Union Européenne pourrait faire pour aider à décrisper cette tension et parvenir au résultat le plus favorable le plus tôt possible. C’est pourquoi depuis maintenant deux mois et demi, j’ai énormément contacté les personnes qui peuvent aider dans ce processus et je pense que ma nomination était vraiment opportune parce que nous sommes maintenant au cœur du problème, du débat, et nous devons trouver une solution qui devrait concevoir ce que vous venez juste de dire.

Je suis en contact permanent avec Struan Stevenson, M. Higgins et d’autres personnes comme Alejo Vidal-Quadras et d’autres encore. Je suis donc très au fait de vos inquiétudes et je suis conscient de l’attention et du très fort engagement que vous avez pour la sécurité des personnes au camp d’Achraf et évidemment comme vous, je voudrais beaucoup que cette issue négative puisse être évitée.

DEMARRER LA PROCEDURE DU HCR
La seule façon d’influer réellement sur la procédure est, comme vous venez de le dire, de voir cette procédure démarrer par M. Guterres le Haut commissaire aux réfugiés. Le problème que nous avons avec les gens du camp d’Achraf, c’est que s’ils doivent quitter le camp, ils doivent être transférés ailleurs ou rester en Irak. Nous sommes donc également désolés d’entendre que cette procédure ne pourrait pas commencer de façon concrète parce que la logistique de cette procédure, est manifestement très compliquée.

J’avais peur que toute cette procédure ne soit bloquée parce que le gouvernement irakien est très clair quant au fait qu’il veut fermer le camp à la fin de l’année et en même temps le temps se réduit pour pouvoir transférer correctement ces personnes. C’est donc pourquoi je pense que nous devons être très attentifs à la MANUI et au représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU M. Kobler, qui vient tout juste d’arriver en Irak il y a un mois pour prendre ce problème en main et qui mène aux côtés du HCR des négociations, très difficiles avec le gouvernement irakien afin de sortir de cette impasse et de cette situation très complexe. Je lui demanderais de continuer à négocier et j’encourage cette négociation afin de trouver le juste milieu parce que, évidemment, la fermeture du camp sans une procédure  du HCR pour identifier et organiser la détermination du statut de réfugié de ces personnes nous mènerait vers une impasse, parce que la manière régulière et correcte de s’occuper d’eux est évidemment d’abord de donner un statut pour qu’ils puissent trouver un moyen et peut-être des pays pour les accueillir.

Cette procédure doit donc avoir lieu et j’espère que le gouvernement irakien acceptera bientôt que cela se fasse. Et nous devons évidemment être très prudents pour éviter toute perception qu’ils mettent ces personnes en isolation, je pense qu’elles doivent être traitées dans une procédure de l’ONU et que l’ONU sera responsable d’organiser cette procédure afin de les rassurer et d’être certain que cette procédure sera organisée de manière régulière. L’ONU doit fournir quelque surveillance, doit renforcer ses forces présentes auprès d’eux et tout ce qui est en négociation en ce moment. Il n’y a donc pas de terme à cette négociation encore. C’est très compliqué mais j’espère que cela aboutira à une solution.

LE ROLE DE L’UE
Que peut faire l’Union Européenne ? Nous avons débuté une procédure très simple, je dis simple parce que c’est probablement l’unique solution simple dans ce dossier, qui est la réinstallation de ces personnes aussitôt que possible, de ces personnes qui ont le droit, en réalité, de partir dans d’autres pays. Il y a également un appel de notre part, de la part de certains des États membres de l’Union Européenne et de pays tiers pour accueillir dans des hôpitaux ceux qui sont gravement malades. C’est donc une opération qui peut se faire très rapidement sans avoir à passer par la procédure du HCR. C’est parce que ces personnes ne sont pas des réfugiés ou bien si elles sont réfugiées, elles sont d’ores et déjà déclarées comme réfugiées et cela pourrait, je pense, décrisper la tension.

J’ai discuté de cela avec les ambassadeurs dans le PSC de l’Union Européenne et beaucoup parmi eux ont annoncé qu’ils procèdent à l’identification de personnes qui pourraient venir immédiatement, au moins pour ces personnes. Cela démontrera également au gouvernement irakien qu’il y a quelques mouvements, que la procédure continue. Mais évidemment, ce n’est pas une solution pour toutes les personnes du camp.

Alors que peut faire d’autre l’Union Européenne ? À part, évidemment, continuer à suivre de très près ce qui se passe. Ce que je fais. Je pense que nous sommes également restés en contact permanent avec ceux qui sont les acteurs réels. Le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, suit personnellement cette question et il veut que l’Union Européenne soit à ses côtés, parce que c’est une situation très compliquée pour lui également à aborder. Nous aimerions aussi beaucoup garder le contact avec le gouvernement de l’Irak au plus haut niveau possible. Nous sommes engagés dans un dialogue avec le gouvernement de l’Irak, nous négocions et nous sommes sur le point de conclure un accord de partenariat.

 

Struan Stevenson :
Je pense qu’il est tout simplement juste que nous demandions à l’ambassade irakienne et à son administrateur consulaire de répondre.

La représentante consulaire irakienne:
Merci monsieur le président, membres éminents, ambassadeur Jean De Ruyt. J’aimerais commencer en transmettant les excuses de son excellence l’ambassadeur d’Irak de ne pouvoir assister à cette rencontre en raison de mission officielle à l’extérieur de la Belgique. Permettez-moi également de souhaiter la bienvenue à son excellence l’ambassadeur Jean De Ruyt pour assister à cette importante rencontre.

Nous sommes assurés que l’expérience diplomatique et la sagesse de l’ambassadeur De Ruyt contribueront au succès de sa mission dans l’évacuation du camp d’Achraf. La date désignée par le gouvernement de l’Irak pour fermer le camp d’ici la fin de cette année est un délai qui doit être honoré. Son excellence le ministre des Affaires étrangères de l’Irak a rencontré Lady Ashton à New York en marge des rencontres de l’Assemblée générale des Nations Unies le 23 septembre dernier. Il lui a remis trois lettres concernant cette affaire au cours de ces deux derniers mois. Ces lettres réaffirment la décision du gouvernement irakien de fermer le camp d’ici la fin de l’année 2011.

L’organisation a déjà été classée par la communauté internationale comme une organisation terroriste. La présence de cette organisation est interdite en vertu de la constitution irakienne. Celle-ci interdit la présence de toute entité terroriste sur le territoire irakien. Il s’agit de l’article 7 de notre constitution. L’organisation ne peut pas être considérée comme un mouvement de libération dans la mesure où les normes du droit international pertinentes ne sont pas applicables dans ce cas. La présence de cette organisation en Irak menace la sécurité intérieure de l’Irak ainsi que la sécurité des pays voisins, et donne un prétexte aux pays voisins pour interférer dans les affaires internes de l’Irak.

L’Irak, en tant que pays démocratique et pacifique, cherche à construire des relations pacifiques avec les pays voisins et non pas à interférer dans les affaires internes, et à préserver la paix et la sécurité régionales et internationales. L’Irak rejette également l’existence d’organisations terroristes sur son territoire auparavant. Merci monsieur le président.

Struan Stevenson :
Vous avez donc clairement entendu, mesdames et messieurs, quelles sont les intentions. Non seulement de les déloger d’Achraf mais également de les expulser hors d’Irak d’ici la fin de l’année. Nous avons bien entendu. Pourriez-vous réaffirmer que c’est ce que vous venez juste de dire ? Par conséquent, dans ce cas, le seul endroit vers lequel ils pourraient être déportés d’ici la fin de l’année c’est l’Iran. Il n’y a pas de doute qu’ils devront faire face de manière certaine à la torture et à l’exécution. Nous nous trouvons donc face à ce que j’ai dit, une catastrophe humanitaire. Puis-je poser une question ? Vous avez répété à plusieurs reprises que l’Irak rejette la présence d’organisations terroristes sur son territoire. Pourquoi dans ce cas le CGRI (corps des gardiens de la révolution iraniens) et la force Qods sont-ils autorisés sur le territoire irakien alors que tous les deux sont répertoriés comme des organisations terroristes internationales ?

La Représentante consulaire irakienne :
Merci monsieur le président. En réalité, nous n’avons pas autorisé ces organisations sur le territoire irakien.

Struan Stevenson :

Vous dites que des membres dirigeants du CGRI n’ont jamais mis les pieds en Irak, c’est très intéressant.

Esther de Lange, vice-présidente de la délégation :
Sauf votre respect, nous formons 27 États membres. Nous possédons un des plus gros revenus nationaux au monde. Nous sommes un partenaire commercial dans le monde entier, et les nations en voie de développement, de même, dont l’Irak, font la queue pour obtenir des accords commerciaux avec nous. Que cela soit au niveau gouvernemental ou des contacts d’entreprises à entreprises, et cette procédure continue aussi bien en Irak. En outre, nous sommes le plus grand bailleur de fonds pour le développement en Irak. Et pourtant, tout en étant ce géant en termes de poids dans le monde, économiquement parlant, pourquoi continuons-nous à être si incroyablement modestes lorsqu’il s’agit d’utiliser ce pouvoir économique et de le verser dans une influence politique ?

Pourtant ce qui unit cette maison, et je regarde aussi en direction de l’ambassade d’Irak, ce qui unit cette maison c’est que nous nous sommes toujours dressés lorsque les droits humains sont en jeu et lorsque nous nous trouvons face à une crise humanitaire. C’est ce que nous sommes en train d’affronter. Je ne parle donc pas de politique par le passé, je parle d’une situation humanitaire que nous allons en gros affronter dans quatre ou cinq semaines.

C’est ce dont nous devrions tous au moins nous occuper en vue de prolonger ce délai. Et prolonger ce délai, je regarde mes collègues ici, c’est qui va constituer la ligne sur laquelle nous pouvons tous être unis en tant que Parlement Européen.

L’ONU a indiqué qu’elle veut mener cette procédure, et le faire de manière responsable. Eh bien, si nous voulons le faire de manière responsable, si nous voulons en tant qu’Union européenne y contribuer, donnez-en nous au moins le temps. Parce que le temps est ce dont nous avons besoin. Ce que je voudrais donc savoir du conseiller, de la part de mon service d’action étrangère, c’est ceci : est-ce que l’appel à prolonger le délai va constituer la principale priorité de l’Union Européenne dans les semaines à venir, de manière à ce que nous ayons en fait une chance de résoudre cette question de manière responsable et non pas nous diriger vers une crise ?

De mon point de vue, je pense de notre point de vue, cela devrait constituer la ligne de l’Union européenne dans le temps à venir et je pense que nous devrions tenter de convaincre nos groupes respectifs d’avoir un débat urgence sur cette question dans la session de décembre.

Struan Stevenson : Merci beaucoup.

Intervention de Mme Costa en italien

Struan Stevenson :
Juste une rapide réponse avant que je n’ouvre le débat vu que plusieurs personnes demandent la parole. En réponse à ce que Mme Costa demandait. La désignation avancée par la représentante de l’ambassade irakienne de ces personnes au camp d’Achraf comme étant reconnues en tant que des terroristes internationaux par la communauté internationale, est en fait fondamentalement faux.

À l’origine, ils étaient sur la liste terroriste du Royaume Uni et sur la liste terroriste européenne, et des tribunaux successifs ont ordonné de les retirer de ces listes terroristes. En réalité, la cour britannique a déclaré qu’il était « pervers » de les avoir inscrits sur la liste terroriste dès le départ. Ils sont toujours sur la liste terroriste américaine malgré une ordonnance de la cour fédérale de Washington en juillet de l’année dernière stipulant qu’ils devaient être radiés de la liste terroriste américaine parce qu’il ne fait aucun doute qu’ils n’ont jamais présenté aucune forme de terrorisme. Et ce n’est pas surprenant que le Département d’État traîne encore vis-à-vis de cette ordonnance parce qu’en fait, jusqu’il y a encore quatre ans, Nelson Mandela était sur la liste terroriste américaine.  Ils ne sont donc pas foncièrement reconnus par la communauté internationale et j’espère que les autorités irakiennes prendront cela en compte.

Alejo Vidal Quadras, Vice président du Parlement européen :

Merci M. De Ruyt pour votre travail et vos efforts que nous estimons beaucoup. Allons directement au fait parce que tout a été dit assez clairement et je soutiens bien sûr absolument les interventions de notre président M. Stevenson et de notre vice-présidente Mme De Lange ainsi que de Mme Costa. Je soutiens donc totalement cela et je ne vais pas répéter ce qu’ils ont dit si clairement et si précisément.

Le fait est, M. l’ambassadeur, que 2500 hommes et 1000 femmes, sans armes ni défense, se trouvent dans un camp de réfugiés en Irak et qu’ils sont sous la menace sérieuse et imminente d’être massacrés et déportés vers un régime qui est parfaitement connu pour sa brutalité et son mépris absolu des droits de l’homme.

LE CYNISME DU GOUVERNEMENT IRAKIEN
En tant qu’Union Européenne, nous avons bien sûr l’autorité morale mais ce n’est pas très utile avec des personnes dépourvues de morale, M. l’ambassadeur. Et qu’ils soient dépourvus de morale, c’est très clair parce que nous venons tout juste d’entendre l’ambassade irakienne parler de droits humains alors qu’ils torturent psychologiquement ces personnes, qu’ils leur refusent l’assistance médicale, et qu’ils ont tué, assassiné d’ores et déjà 46 d’entre elles, tirant sur des personnes sans défense. Par conséquent, c’est assez éloquent pour comprendre le degré de cynisme du gouvernement irakien dans cette question. Il n’y a rien à attendre de ce gouvernement, et bien sûr l’autorité morale à ce niveau, le problème est juste une blague M. l’ambassadeur.

UN POUVOIR DE PRESSION EUROPEEN
Que pouvons-nous alors faire ? La première chose que nous devons faire est d’user de notre pouvoir de pression qui est très élevé, comme Mme De Lange l’a très bien expliqué. Sommes-nous décidés et engagés à user de ces pouvoirs que nous avons ou pas ? C’est la première question à laquelle vous pourriez vouloir nous répondre, ou si ce n’est vous, le haut-représentant devrait répondre.

La seconde chose c’est que pouvons-nous faire concrètement ? Je pense que j’ai été assez clair.
Les discussions et les contacts avec les Nations Unies et différentes personnes afin de résoudre le problème du reste de ces personnes auront bien sûr besoin de plus de temps. Le délai est bien sûr là pour dire que le gouvernement irakien ne veut pas d’une solution. Ne parlons donc pas de quelque chose de légitimement lamentable. Le délai est leur manière de dire qu’ils ne veulent pas de solution. D’ailleurs, la procédure de reconnaissance du statut de ces personnes comme réfugiées est bloquée par le gouvernement irakien.

C’est donc une contradiction dans ses propres termes que vous devrez, Ambassadeur, en tant que service extérieur, également affronter. Le problème est clair, ce que nous pouvons faire, à la vitesse à laquelle nous devons le faire, est claire.

LE PARLEMENT CONTROLERA LA COMMISSION
Et je voudrais dire, en dernier point, Ambassadeur que ceci est un parlement. Ce parlement travaille sur ce problème depuis des années. Sur le problème spécifique du camp d’Achraf et de la menace sur le camp d’Achraf, depuis que les Américains ont transféré la sécurité au gouvernement irakien. Nous travaillons maintenant depuis une année. Cela nous a pris neuf mois pour faire bouger Mme Ashton. Neuf mois. Et elle n’a bougé, elle n’a réagi qu’après la dernière attaque où des dizaines de personnes ont été massacrées. Il ne s’agit donc pas d’un record en termes de vitesse et de capacité à réagir devant des événements.
 
Maintenant, Ambassadeur, ce Parlement a le droit et le devoir de contrôler la Commission. Et Lady Ashton est la vice-présidente de la Commission. Par conséquent, je veux vous dire une chose. Si, à partir de ce moment, nous ne percevons pas clairement que le service exterieur et sa plus haute responsable qui est Lady Ashton n’agissent pas avec la détermination, la volonté et l’engagement que nous attendons pour un cas aussi grave, n’ayez aucun doute que le Parlement poussera ses droits de contrôle jusqu’au maximum de ses limites. Parce que nous avons mis en garde trop longtemps, nous avons expliqué trop longuement ce qui arrivera, ce qui se produira et ce qui doit être fait.
 
Notre patience est par conséquent épuisée. Nous avons cinq semaines. L’heure tourne. Et réellement, Ambassadeur, après la réflexion comme quoi vous appréciez la paix, faisons quelque chose d’efficace, maintenant. Merci.

 
Soren Sondergaard:

Merci Président et merci M. l’ambassadeur De Ruyt d’être ici et de nous donner ces informations. J’ai une remarque et une question.

La remarque c’est qu’en réalité ce que la représentante de l’ambassade irakienne a dit est très effrayant. Sans la garantie que ces gens puissent conserver leurs moyens de communication. Pourquoi est-ce important ? En 2009, nous avons vu le massacre et au début nous avons entendu beaucoup de rumeurs, que des gens avaient commis des suicides. Qu’ils s’étaient frappés eux-mêmes. Seulement, lorsque nous avons eu les images, lorsque nous avons eu les films depuis les téléphones mobiles ou d’appareils semblables, nous avons pu voir ce qu’était la vérité. Qu’il s’agissait d’un massacre d’hommes et de femmes sans armes ni défense.

Par conséquent, en les privant de leurs moyens de rendre compte de la situation, cela revient exactement à dire que vous vous préparez à faire un tel massacre en silence. Et par conséquent, c’était en fait très effrayant d’entendre cette information de la part de l’ambassade irakienne et malheureusement cela montre ce qui est en route si une solution n’est pas trouvée.

Par conséquent, il faut plus d’autorité. User au moins de votre autorité pour avoir les informations afin de les envoyer aux États membres en donnant des informations claires sur la situation et sur ce que vous voulez qu’ils fassent immédiatement. Parce que je suis sûr que si vous faites cela, il pourrait y avoir un très bon échange entre les gouvernements dans l’Union Européenne et les politiciens et des solutions peuvent être trouvées pour beaucoup de problèmes.

Tunne Kelam –
Merci Président. Je dis que les droits humains ne connaissent ni l’espace, ni la souveraineté ni les frontières. Je partage pleinement la vision exprimée par ma collègue De Lange … Nos représentants n’ont pas fait assez. Nous ne pouvons plus nous reposer sur la bonne volonté et nous consulter les uns les autres et rejeter la responsabilité sur d’autres organisations. Par conséquent, nous avons la possibilité d’agir et ce que je demanderais à M. l’ambassadeur ainsi qu’à la Baronne Ashton c’est de premièrement faire un pas en avant avec une déclaration officielle au sujet la situation dramatique là-bas. Et deuxièmement, lier cette déclaration à nos futures relations avec l’Irak. Autrement cela ne fonctionnera pas. Et troisièmement, d’envoyer, comme notre collègue Sondergaard l’a suggéré, d’envoyer les informations aux 27 États membres au sujet de la véritable situation, et de faire des propositions avec des recommandations pour la rencontre du 1er décembre.

Struan Stevenson – Nous avons besoin de temps et d’espace, comme l’ambassadeur l’a dit, pour la procédure d’enregistrement de toutes ces personnes comme réfugiés. Mais nous ne pouvons en toute éventualité le faire, étant donné les obstacles qui ont été mis sur notre chemin sans la complète coopération des autorités irakiennes et sans le temps et l’espace dans lesquels nous pouvons mener notre tâche. Par conséquent, si ce délai n’est pas annulé, si vous continuez sur le chemin que vous avez choisi, vous agirez en défiance absolue de ce que nous demandons. Et soyons clair à ce sujet, il y aura un prix à payer pour cela.

 

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