AFP: Les pays européens doivent accepter d’accueillir des résidents du Camp d’Achraf, que l’Irak menace de fermer à la fin de l’année, s’ils veulent encourager un dénouement du dossier sans « confrontation ou violence », a estimé lundi l’envoyé spécial de l’ONU en Irak, Martin Kobler.
« J’en appelle aux gouvernements de tous les pays membres des Nations unies, mais en particulier aux Européens, à accepter des résidents du Camp Achraf dans leurs pays », a-t-il dit à l’AFP en marge d’une cérémonie à Bagdad.
« Il y a des ressortissants de pays européens au Camp Achraf », a-t-il dit, notant que « environ 900 » des résidents affirment avoir des passeports, documents ou des membres de leurs familles dans ces pays.
« J’espère qu’ils le feront (…) car il y a un risque de confrontation et de violence », a-t-il noté, soulignant que l’absence de « signaux clairs » pourrait déboucher sur une situation « très difficile à résoudre ».
Il a par ailleurs une nouvelle fois appelé les autorités irakiennes à « repousser » la date prévue de fermeture du camp car « nous ne pourrons pas déplacer plusieurs milliers de personnes d’ici à la fin de l’année ».
M. Kobler a également prié les résidents d’Achraf de « se conformer et d’accepter le plan présenté par l’ONU et qui est en discussion avec le gouvernement irakien ». « Mon message (aux résidents) est aussi de ne pas provoquer et de ne pas recourir à la violence de leur côté », a-t-il ajouté.
« Nous sommes en plein dans les négociations (…) Il reste trois semaines et je me battrai jusqu’au dernier jour, le 31 décembre, pour amener une solution pacifique et durable », a-t-il dit.
Le camp d’Ashraf, au nord de Bagdad, abrite quelque 3.400 réfugiés iraniens hostiles au régime de Téhéran. Le gouvernement irakien souhaite fermer le camp, contrôlé par l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI), d’ici à la fin de l’année.
Le camp d’Ashraf a déjà été le théâtre de deux accrochages sanglants entre les forces de sécurité irakiennes et les résidents. Le 8 avril, 36 résidents ont été tués.