AFP, 22 aout – Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon participera au prochain sommet des pays non-alignés programmé les 30 et 31 août à Téhéran, malgré les fortes réserves exprimées par Washington, a annoncé mercredi son porte-parole.
M. Ban « viendra (y) transmettre les inquiétudes profondes et les attentes de la communauté internationale » sur le programme nucléaire iranien, le terrorisme et la guerre en Syrie, a précisé le porte-parole de M. Ban, Martin Nesirky.
Ce dernier a ajouté que Ban Ki-moon « discuterait franchement » de la crise en Syrie et estimait que l’Iran devait faire partie de la solution à ce conflit.
« En se rendant à Téhéran, il (M. Ban) exprime les inquiétudes internationales de façon bien plus claire », a encore souligné M. Nesirky.
L’agence officielle iranienne IRNA avait annoncé le 5 août que M. Ban avait accepté une invitation à se rendre au sommet du Mouvement des non-alignés, mais l’ONU n’avait jusque-là pas confirmé cette annonce.
Comme elle l’avait déjà fait le 16 août, la porte-parole du département d’Etat américain Victoria Nuland a bien pris soin mercredi de ne pas critiquer explicitement le voyage de M. Ban à Téhéran, se contentant de dénoncer l’Iran, comme « un pays qui viole toutes sortes de règles de l’ONU et qui a été une force déstabilisatrice ».
« Nous espérons que ceux qui ont choisi de s’y rendre (à Téhéran), y compris le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, seront très fermes avec les Iraniens qu’ils verront quant à leurs obligations internationales », a déclaré Mme Nuland. « Maintenant qu’il a décidé d’y aller, il doit en profiter pour dire directement aux dirigeants iraniens quelles sont les inquiétudes de la communauté internationale », notamment sur le programme nucléaire de Téhéran, a-t-elle ajouté.
D’après des diplomates à l’ONU, l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Susan Rice, aurait conseillé à M. Ban de ne pas se rendre à Téhéran. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait explicitement demandé à M. Ban de ne pas se rendre à ce sommet, parlant de « grosse erreur ».
Créé pendant la Guerre froide, le Mouvement des non-alignés compte 120 pays considérant ne faire partie d’aucun grand bloc ou alliance militaire.
« C’est une organisation internationale majeure et M. Ban n’a pas d’autre choix que d’assister à un événement de cette importance », a estimé un diplomate à l’ONU.
L’Iran est dans le collimateur des Etats-Unis et des Européens pour son programme nucléaire controversé et son soutien au régime syrien. « Beaucoup de dirigeants qui seront à ce sommet partagent les mêmes inquiétudes sur l’Iran, mais cela ne les empêchera pas de venir », a encore dit le diplomate.