AFP, 22 aout – Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a réaffirmé mercredi vouloir « arriver » à un départ de Bachar al-Assad du pouvoir à Damas, précisant que la France avait envoyé des moyens « non létaux » de protection et de communication à l’opposition syrienne.
Comme on lui demandait s’il croyait à une démission du président syrien, hypothèse évoquée mardi par un ministre du régime, M. Ayrault a répondu sur la télévision BFPTV et la radio RMC : « il faut y arriver », réaffirmant que « l’objectif est de trouver les conditions d’une transition politique ».
Il s’agit selon lui de parvenir à un « gouvernement de transition qui associe toutes les composantes de la société syrienne pour éviter des règlements de comptes, notamment vis-à-vis des minorités ».
« La diplomatie française avec (le ministre des Affaires étrangères) Laurent Fabius et sous l’autorité du président de la République fait un travail intense, qui n’est pas toujours très visible », a-t-il assuré dans une réponse implicite aux accusations d' »attentisme » formulées par la droite (opposition).
Le chef du gouvernement a également indiqué que la France avait répondu « sur le plan militaire » à la demande de « la résistance syrienne » en envoyant sur le terrain « un certain nombre d’éléments non létaux, c’est-à-dire qui ne tuent pas (…), des moyens de communication et de protection ».
Jean-Marc Ayrault a toutefois rappelé « la position du président de la République » François Hollande depuis qu’il a pris ses fonctions, excluant tout « engagement militaire (de la France) sans qu’il y ait une décision des Nations unies ».
« On a l’exemple de l’Irak, la guerre décidée par le seul George Bush (en 2003), nous étions contre, nous avions eu raison, ça a été le chaos », a-t-il fait valoir, jugeant en revanche que l’intervention occidentale en Libye en 2011 était « juste ».
« Attention à ce que l’on fait » dans cette « région très instable », a-t-il encore mis en garde à propos de la Syrie, affirmant qu' »en même temps, on ne peut pas laisser tomber les Syriens ».
François Hollande a reçu mardi à l’Elysée le président du Conseil national syrien (CNS), Abdel Basset Sayda. La veille, il avait rencontré le nouveau médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi.
« Il ne peut y avoir de solution politique sans le départ de Bachar al-Assad », avait souligné lundi M. Hollande.
Le pouvoir du président Assad est confronté depuis mars 2011 à une contestation qui s’est militarisée au fil de la répression orchestrée par les forces gouvernementales. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG proche de l’opposition, plus de 23.000 personnes ont péri dans le conflit.