AUVERS-SUR-OISE (France), 11 fév 2013 (AFP) – Les Moudjahidine du peuple (opposition iranienne), dont le siège se trouve en France à Auvers-sur-Oise, près de Paris, ont mis en cause lundi le gouvernement irakien dans l’attaque meurtrière survenue samedi contre un camp de réfugiés iraniens en Irak.
« Cette attaque contre un camp sans protection et sans défense est une réaction de peurs des mollahs », a jugé la présidente de l’Organisation des moudjahidine du peuple iranien (OMPI), Maryam Radjavi, dénonçant « les crimes de l’état iranien » mais aussi ses complicités « au sein du gouvernement irakien ».
« Selon les renseignements qui nous sont parvenus de l’intérieur du régime iranien, l’attaque a été menée par la force terroriste Qods », a assuré Mme Radjavi, lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes à Auvers-sur-Oise, à laquelle participaient plusieurs centaines de personnes.
« Ce camp est situé dans une zone militaire totalement fermée près de l’aéroport international de Bagdad et on ne peut y accéder sans une collaboration évidente à l’intérieur du gouvernement irakien », a poursuivi la présidente de l’OMPI.
L’hommage, s’est déroulé en présence de plusieurs personnalités, dont l’ex-Premier ministre algérien Ahmed Ghozali, et d’anciens responsables militaires américains en Irak, comme le général David Philipps.
L’attaque perpétrée samedi contre le camp Liberty, près de Bagdad, a tué six membres de l’OMPI et blessé plusieurs dizaines de personnes parmi les membres de ce groupe, touchés par des tirs de mortiers et de roquettes. Elle n’a pas été revendiquée jusqu’à aujourd’hui.
« Le secrétaire général de l’ONU doit nommer un représentant impartial et envoyer une mission pour enquêter sur ce massacre », a martelé Maryam Radjavi, pointant la responsabilité des Etats-Unis, qui s’étaient engagés à protéger les habitants du camp, et du représentant spécial de l’ONU Martin Kobler, accusé d’avoir « facilité » le déplacement des réfugiés dans ce camp.
Les Moudjahidine du peuple ont été fondés en 1965 avec pour objectif de renverser le régime du Chah, puis le régime islamique. Ils ont été chassés d’Iran dans les années 1980 après y avoir mené plusieurs attaques armées.
La plupart des membres du groupe se sont installés à Achraf en Irak pendant la guerre Iran-Irak (1980-88), avec le soutien du régime de Saddam Hussein, pour poursuivre leurs attaques armées contre l’Iran.
Les opposants iraniens restés comme réfugiés en Irak ont été transférés l’année dernière du camp d’Achraf au camp Hourriya (ou camp Liberty en anglais), près de Bagdad. Conformément à un accord de fin 2011 entre l’Irak et l’ONU, il s’agit normalement d’un lieu de transit avant leur départ d’Irak.