TÉHÉRAN, 1 décembre 2013 (AFP) – L’Iran a affirmé que le réacteur à eau lourde d’Arak, qui suscite de vives inquiétudes occidentales, fait partie des « lignes rouges » dans ses négociations avec les grandes puissances, selon les médias locaux dimanche.
Dans le cadre de l’accord de Genève conclu avec les puissances du groupe 5+1, l’Iran a accepté de ne pas avancer les travaux du réacteur d’Arak, qui pourrait en théorie fournir à l’Iran du plutonium susceptible d’être utilisé, après retraitement, pour la fabrication d’une bombe atomique.
« Les déclarations (des Occidentaux, ndlr) semblent indiquer qu’ils ne veulent pas que l’Iran possède le réacteur à eau lourde à Arak. Cela signifie qu’ils veulent nous priver de notre droit mais ils doivent savoir que c’est notre ligne rouge tout comme l’enrichissement d’uranium », a dit le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, cité par la télévision d’Etat.
« Le réacteur d’Arak ne produit pas de plutonium utilisable pour la construction de la bombe », a affirmé M. Salehi, ajoutant que l’Iran envisageait la construction « d’autres réacteurs à eau lourde » à l’avenir.
De son côté, Abbas Araghchi, le chef des négociateurs nucléaires iraniens, a affirmé que « le réacteur d’Arak devrait exister (seulement) comme un réacteur à eau lourde », a rapporté l’agence Irna.
Le réacteur à eau lourde d’Arak, à environ 240 km au sud-ouest de Téhéran, a été un point d’achoppement dans les négociations sur le nucléaire iranien.
Téhéran affirme que ce réacteur de 40 mégawatts n’a qu’un but de recherche, notamment médicale, alors que l’Occident et Israël affirment que l’Iran pourrait utiliser le plutonium produit par le réacteur pour la construction de l’arme atomique.
Dans le texte de l’accord de Genève, Téhéran réaffirme « qu’en aucune circonstance l’Iran n’acquerra ou ne développera des armes nucléaires » et ne construira pas d' »usine de retraitement », indispensable pour purifier le plutonium pour qu’il devienne utilisable pour la construction de l’arme atomique.
Selon Washington, l’un des points essentiels de l’accord de Genève est que l’Iran s’engage à « ne pas construire d’usine capable de traitement. Sans traitement, l’Iran ne peut pas séparer le plutonium du combustible ».