AFP, Moscou, 10 mai 2005 – Le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère Javier Solana a privilégié un transfert du dossier du nucléaire iranien à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en cas de rupture des négociations avec les Européens, selon l’agence Interfax.
Interrogé par l’agence russe sur un possible transfert du dossier iranien au Conseil de sécurité de l’ONU en cas de refus de l’Iran de poursuivre les négociations avec les Européens, il a répondu: « Dans ce cas, nous devrons revoir la question du programme nucléaire iranien. Je pense que cela se passera avant tout à Vienne », siège de l’AIEA.
« Evidemment, nous devons recevoir des garanties de Téhéran sur l’arrêt de son programme d’enrichissement de l’uranium », a ajouté M. Solana.
Les Européens, qui négocient depuis décembre avec les Iraniens, les ont prévenus qu’ils considèreraient une reprise de la conversion à l’usine de conversion d’uranium d’Ispahan (centre) –menace agitée par Téhéran– comme une rupture de leur accord et que les tractations cesseraient.
Ils leur ont signifié qu’ils n’auraient alors d’autre choix que de soutenir une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU, préconisée depuis des mois par les Américains. Ce que M. Solana n’a pas privilégié mardi à Moscou, dans cet entretien en marge du sommet Russie-UE.
La décision iranienne de reprendre ou non certaines activités nucléaires sensibles au risque de rompre la négociation avec les Européens n’est plus qu’une question de jours, a déclaré mardi à l’AFP à Téhéran Ali Agha Mohammadi, porte-parole du Conseil suprême de la sécurité nationale.
Les Iraniens ont accepté en novembre de suspendre toutes leurs activités relatives à l’enrichissement d’uranium, y compris la conversion, en échange de l’ouverture de négociations en vue d’un accord de coopération technologique, commerciale et politique avec l’Union européenne.
Solana: le nucléaire iranien transféré à l’AIEA en cas de négociation rompue
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