
Dans un communiqué publié jeudi, à l’issue de l’annonce de l’accord cadre sur le programme nucléaire iranien, la principale opposition iranienne souligne un net recul de Téhéran sous la contrainte, mais estime qu’une déclaration avec des généralités, sans signature, ni approbation officielle de Khamenei, ne barrera pas la voie à la bombe atomique.
Les pays 5+1 et l’Iran ont annoncé jeudi à Lausanne un accord cadre suite à de longues négociations concernant le programme nucléaire controversé du régime iranien.
Maryam Radjavi, Présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (opposition), a déclaré dans un communiqué publié à Paris : « le régime iranien a été finalement contraint au bout de seize mois, à reculer une fois de plus en se dirigeant vers ce qu’il appelle le « poison du nucléaire » (des négociations nucléaires). »
Ce recul, a noté la dirigeante de la Résistance iranienne, est sous le coup de la peur et des pressions est en nette opposition avec les bases et les lignes tracées il y a deux semaines par le Guide suprême du régime, Khamenei, en personne.
Mme Radjavi a estimé que la conjoncture géopolitique de la région et les sanctions internationales ont contribué à ce recul : « L’opération « Tempête décisive » et la coalition des pays de la région contre l’expansionnisme et les agressions au Yémen du fascisme religieux au pouvoir en Iran, les effets éreintants de l’embargo et la situation sociale explosive en Iran, ainsi que les menaces répétées du Congrès américain appelant à la fermeté avec le régime iranien et à l’augmentation des sanctions », ont eu des conséquences sur la décision de Téhéran.
Mais elle a toutefois mis en garde : « Une déclaration avec des généralités, sans signature ni l’approbation officielle de Khamenei ne barrera jamais la route à la bombe atomique ni aux tromperies inhérentes à la tyrannie religieuse. La poursuite des négociations avec le fascisme religieux dans le cadre de la complaisance ne pourra donner à la région et au monde de sécurité contre le danger nucléaire. »
L’opposition iranienne juge que le seul moyen d’empêcher le régime de se doter de la bombe atomique reste de le contraindre tout simplement d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. « Le processus des négociations de 2002 à nos jours, en particulier le dernier marathon d’un an et demi, témoigne clairement du fait que le régime des mollahs ne comprend que le langage de la fermeté et de la force. » a ajouté l’opposante iranienne.
Elle a été particulièrement sceptique sur l’issue de ces pourparlers : « La souplesse et les concessions injustifiées des P5+1 au régime à qui on peut faire le moins de confiance au monde ne fait que lui procurer davantage de temps et augmente encore plus les dangers qui en découlent pour le peuple iranien, la région et le monde. Nul n’ignore que c’est pour garantir sa survie que le fascisme religieux a investi de manière colossale afin de se doter de la bombe atomique. Rechercher l’alternative à l’intégrisme islamiste et au banquier centrale du terrorisme au sein même de ce régime ne mène à rien. L’alternative se trouve dans un Iran démocratique et non atomique. »
Le Conseil national de la Résistance iranienne a été à l’origine de la découverte du programme nucléaire clandestin du régime iranien en 2002. Au fil des années, il a informé la communauté internationale et l’Agence Internationale de l’Energie atomique (AIEA) sur les multiples aspects du programme militaire iranien.